Chapitre premier : Le petit Soldat de base.
Cher journal (ou tablette numérique ressemblant au vieux papier), ► Plus le temps avance, et plus je me rends compte de ce que je suis ici. Sur Terre, enfin, dans notre espace-temps, celui dont je viens vraiment, là où je suis né, et ou j'ai grandis, où j'ai évolué avec parcimonie.
Mon chez moi. Ouais, je me rends compte qu'ici, mes considérations se voient complètement obstruées. Chez moi, j'étais quelqu'un de respecté, presque une célébrité de ce monde, j'avais la chance de résider sous un Dôme, pour service rendu à mon bon pays, et pourtant, j'avais l'impression de n'être rien d'autre qu'un pion du système bien huilé.
► J'ai toujours eu l'impression d'être quelqu'un de fondamentalement différent, d'être un homme particulièrement sec peut-être. Un jour, on m'a confié que je m'étais tout le monde mal à l'aise à cause de ma grande gueule et de mes idées morbides. Quoi de plus justifié que de faire mal aux autres lorsque ces derniers ne s'intéressent même pas à vous ? Je pense être quelqu'un de différent là bas, et parfois, cette misère, cette cruauté de l'Humain, bah, tu me croiras jamais, mais ça manque.
Je sais pas comment expliquer ça, je ne suis ni psy ni docteur tu-croques-une-plante-et-ça-va-mieux, non, je ne suis rien de tout cela, je ne suis qu'un
soldat de base. ► Tu sais, c'est parfois complexe de se confier comme ça, personne ne lira jamais cette connerie, mais bon, ça fait du bien. D'ailleurs, j'ai jamais compris l'Homme. On fabriquait du papier, du temps des Rouillés puis on replantait des arbres. J'ai envie de dire, c'est quoi ce bordel intersidéral ? Enfin bon. Ca change rien au problème, je me sens rabaissé. Et tous sont aux ordres du bon vieux commandant en chef, la lèche, ça fait tellement avancer, hein ?
► J'aime bien le commandant en plus, mais il ne manque pas de vous rappeler que vous n'êtes qu'un
soldat de base. Alors au diable les médailles, au diable la vie, et je la merde, moi. Si ils pensent que je souffre d'un complexe d'infériorité, ils se mettent le doigt dans l’œil, c'est bien mieux, un jour, ils comprendront.