Mon œuf vit le jour il y a environ six printemps de cela, de l’union d’un couple d’allosaurus… bon, oui, jusque là, rien de particulièrement anormal x) Ma mère nous pondit, moi, ainsi que mes trois frères et sœurs, dans un nid qu’elle avait elle-même érigée de ses propres pattes, à l’aide de boue, de feuilles, et de la peau et des ossements de ses anciennes proies, au sein de la forêt tropicale près du camp humain de Terra Nova, là où la chaleur nous couvait en même temps qu’elle, et où l’humidité lui permettait de se rafraîchir, et également de boire à l’intérieur des feuilles de la rosée matinale, car en effet, après les douloureux mois de gestation qu’elle avait passée à esquiver le plus possible les prédateurs, elle devait maintenant passée le temps qui nous séparait de l’éclosion à rester près de nous, à nous protéger des petits dinosaures voleurs d’œufs, et à nous réchauffer avec sa chaleur corporelle. Entourant sa couvée de sa queue protectrice, dans une étreinte maternelle, elle jouait son rôle à la perfection…

De son côté, notre père ne s’éloignait jamais vraiment beaucoup de sa femelle, la protégeant elle contre les carnivores assez puissants pour s’en prendre à un allosaure. Il ne s’éloigner du nid que pour chasser, et pour récupérer de quoi nourrir sa compagne qui en était pour le moment incapable par elle-même. Il mettait également beaucoup de viande de côté, des réserves, afin que le jour où ses quatre petits braillards et affamées briseraient leurs coquilles, ils aient de quoi se mettre un véritable festin de viande crue sous le croc. Mais hélas, malgré les efforts de nos parents, ils n’eurent jamais le bonheur de nous voir éclore… d’ailleurs, toute la portée ne survécue pas, et moi, je devrais grandir sans connaître ma véritable famille.

A notre époque, sur la planète Terre, l’espèce que l’on pouvait considérer comme étant la plus intelligente était le vélociraptor… ils étaient rapides, agiles, rusés, leur façon de chasser en meute était telle qu’aucune proie, même les plus grosses, ne pouvaient leur échapper… et bien souvent, ils étaient tellement vicieux. Les éclaireurs d’une meute avaient découvert que, tout près de leur territoire de chasse, se trouvait une femelle allosaure qui avait mise au monde une portée d’œufs… une femelle donc affaiblit, à leur merci, et un quatuor de petites boules pleines de jus jaune qui feraient le bonheur de leurs propres petits. Alors, une fois n’étant pas coutume, ils quittèrent les terres où ils avaient l’habitudes de trouver leurs proies… et attaquèrent mes parents, en lâche, durant la nuit, alors qu’ils dormaient, à deux douzaines contre le couple. Le lendemain matin, lorsque le soleil se leva, il ne resta des deux dinosaures géants que des corps sans vie, à moitié dépecés, alors que, tel des fourmis sur une miche de pain, les vélociraptors vinrent prendre régulièrement des morceaux de leurs victimes pour les ramener sur leur territoire. Quand aux oeufs… ils avaient tout simplement disparus, emportés par des parents qui les avaient brisés pour leurs jeunes couvées.

Tous les œufs ? Et bien, en fait… non. Un seul œuf de la portée avait réussi à survivre. Comment ? Tout simplement à cause d’un coup de queue maladroit de l’un des vélociraptors, le faisant rouler jusqu’à un petit trou qui se trouver sur le sol herbeux, au milieu des racines, et couvert de feuilles, le cachant aux yeux des prédateurs. Cet œuf, vous vous en doutez, c’était le mien. Mais ce n’était pas parce que j’avais réussie à éviter de me faire dévorer que j’étais sauvée pour autant, bien au contraire… à l’intérieur de ma coquille, l’embryon qui un jour devrait former mon grand corps de dinosaure était en train de dépérir. N’étant plus réchauffé par la chaleur corporelle de ma mère, j’étais destinée à mourir de froid au bout de quelques heures, et de pourrir sans avoir eue la chance de pouvoir vivre. Je passa une journée et une nuit entière ainsi… et le lendemain matin de la mort de mes géniteur, je n’étais plus qu’une ombre de vie à demi-morte, vraiment en très mauvais état.

Quelle chance y avait-il pour que, cachée à l’intérieur de mon trou, cachée par de la végétation, je puisse être trouvée ? Et quelle chance y avait-il que la créature qui me trouve ne soit pas un prédateur, l’un des nombreux mangeurs d’œufs qui parcourait la forêt, et qui serait plus que ravis de mettre la patte sur moi ? Et quelle chance y avait-il pour que la créature qui me trouve possède la technologie nécessaire à me maintenir en vie, alors que, à notre époque, la technologie n’était pas sensée exister ? De ces chance, il n’y en avait aucune, je vous l’avoues… et pourtant, cela arriva : ce jour là, un groupe de scientifiques humains prirent le risque de sortir du camp. Leur but ? Et bien, ils avaient tout simplement apprit qu’un couple d’allosaure avait trouvé la mort en ce lieu, et il espérait récupérer quelques échantillon d’ADN sur les cadavres pour leurs recherches. Accompagné d’une escouade de soldats pour les protéger, les scientifiques arrivèrent aux nids. Tendis qu’il faisait un prélèvement sur le nid, un jeune chercheur trébucha sur une racine et tomba dans le trou où j’étais tombée… et, lorsqu’il se hissa en dehors de celui-ci, aidé par ses collègues, il me tenait entre ses mains.

Les scientifiques virent en moi une excellent moyen d’observer de près la race des allosaures… en effet, les lois du camp interdisait la capture de dinosaure, mais là, c’était différent : ce dinosaure là, moi, n’était pas encore vraiment né, donc officiellement je n’avait pas été capturée. Réussissant à négocier avec les dirigeants du camp, les scientifiques obtinrent le droit de me garder, afin de me faire éclore, de m’étudier de près, et de me relâcher lorsque j’aurais atteint l’âge de survivre tout seule. Je fus mise sous la responsabilité de celui qui m’avait trouvé, qui agissait envers moi tel un enfant ayant un trouvé un oisillon dans son jardin. Enfermé dans une couveuse spécialement chauffé à la même température que le nid où ils m’avaient trouvés, ils réussirent à me redonner la vie, et me permirent de finir de me développer… et finalement, une jour, mon « père » vint vérifier les niveaux de la couveuse… pour trouver une vitre brisée, une coquille vide et aucune trace de vie. Environ une demi-heure plus tard, on retrouva mon petit corps de jeune lézard, encore si frêle et inexpérimenté de la vie, cachée sous une table dans la cuisine de la salle commune des scientifiques, où je grignotais un morceau de viande que j’avais volée après avoir éventré le garde-manger, je ne sais même plus comment, aujourd’hui.

La suite de mon histoire est on ne peut plus simple… je grandis au sein de la communauté des humains, qui me traitèrent comme l’une des leurs. Euh, en fait, non, ils me traitèrent tel un animal, cependant ils me traitaient bien. Grandissant au sein des laboratoires où j’étais aussi chouchouté qu’un petit toutou aimé, les scientifiques m’étudièrent de près, apprenant grâce à moi bien des choses sur la morphologie générale et les habitudes de l’allosaure, habitudes que je pris par instinct. De leur côté, les militaires s’occupèrent aussi d’une partie de mon éducation, me « dressant » afin que j’apprenne à ne jamais faire de mal à un humain. Les années ont passées, et durant ma croissance, je me mis à aimer les humains… tellement que, le jours de mes quatre ans, où ils calculèrent que j’étais devenue officiellement une adulte, ils cherchèrent à me relâcher dans la forêt, près du nid où ils m’avaient trouvés… et bien, au lieux de rester là-bas, je suivis l’odeur des mammifères et je retourna au camp. Ils eurent beaux faire ce qu’ils voulaient, m’endormir et me ramener encore plus loin, m’attirer avec de la nourriture, me fermer les portes du camp, je revenais toujours, et si je ne pouvais entrée, je restais près de la clôture et j’attendais. Régulièrement, des vélociraptors et d’autres allosaures s’approchaient du camp… et, lorsque les humains s’aperçurent que je n’hésitait pas à les repousser, simplement par instinct de protection de ma race d’adoption, ils comprirent qu’ils ne pourraient jamais me chasser, et finalement, acceptèrent que je reste parmi eux, en temps que gardienne du camp, et sujet d’étude pour les scientifiques… après tout, ils peuvent toujours espérer apprendre des choses sur mon espèce en m’observant.

Depuis ce jour, je suis devenu l’animal de compagnie du camp, vivant dans un enclos que les humains ont créés spécialement pour moi, ouvert en direction de la forêt pour que je puisse aller me promener dans la forêt et chasser, cependant fermé du côté des habitation des humains… en effet, je suis assez maladroite, et il m’est déjà arrivé de dévaster des jardins avec mes pattes et de faire s’effondrer des murs à coup de queue. Tout le monde à cependant le droit de venir dans mon enclos, bien que certains humains n’aient pas encore assez confiance en moi pour m’approcher. Régulièrement, on peut me voir tourner autour du camp, vérifier qu’aucun autre carnivore ne s’en approche, et le reste du temps, lorsque je ne fais pas la sieste au soleil et que je ne joues pas avec mes petits maîtres, je suis avec les scientifiques pour qu’ils m’étudient. J’ai même appris à être montée… en effet, un des habitants de Terra Nova m’a un jour créé une selle et les soldats m’ont dressés de façon à se que je puisse supporter un cavalier. Généralement, du moment que je l’aime bien et que je suis d’humeur, je laisse monter n’importe qui sur mon dos.