«Il est l’heure de se lever! » dit Mme Hunter

La voix résonnait dans sa tête pendant quelques minutes. C’était si désagréable de se faire réveiller de si bon matin après si peu d’heures de sommeil... Elle ouvrit les yeux, lâcha un grognement, prouvant qu’elle était bel et bien réveillée, se retourna et se rendormit.

«Bravo! Cette fois-ci tu es en retard! Tu te débrouilleras à l’école! Je refuse de te faire un mot d’excuse!»

Cléophée grogna de nouveau, mais de mécontentement cette fois-ci. Elle détestait aller à l’école. Alors si en plus ce lieu lui privait de son précieux sommeil, la relations qu’ils entretenaient n’allait pas durer bien longtemps...
C’est alors que sa mère eut une excellente idée... excellente? Tout dépend du point de vue. Elle entra dans sa chambre, tira sa couverture, ouvrit les volets, laissant ainsi la forte lumière du jour envahir sa chambre et elle sortit. Cléophée n’avait plus le choix, elle devait se lever.

Après un brin de toilette et un léger petit-déjeuner. Elle s’assit dans son canapé. Sa mère était déjà partie travailler. Elle lui avait dit qu’elle avait confiance en elle et qu’elle avait encore le temps d’arriver à l’heure...Il lui restait dix minutes... Elle prit son sac, se leva et remarqua que le canapé n’était pas stable. Elle l’avait déjà remarqué avant, mais c’était que maintenant qu’elle devait se dépêcher, qu’elle décida de régler tout ça.

20min de retard... Il n’y avait plus rien à faire, elle avait beau courir, voler ou même chevaucher un T-Rex, elle serait en retard! Elle se dit alors: «A quoi bon lutter contre le destin? Il ne me veut pas en cours et moi non-plus... » Elle laissa donc son sac sur le canapé et sortit de la maison... à l’aventure.

Elle était déjà sortie des dizaines des fois hors du campement. Suffisamment en tout cas pour savoir, par où sortir, qui éviter et comment survivre une fois à l’extérieur... Elle arriva alors devant la séparation qui partageait, le campement de la jungle. Voir tous ces barbelés autour d’elle lui donnait l’impression de vivre en cage... A quoi bon avoir ce ciel si bleu? Si elle ne peut même pas s’envoler de ces propres ailes ?
Elle regarda autour d’elle, vérifiant que personne ne pouvait la voir. Lorsqu’elle s’en fut assurée, elle passa par une légère brèche, si fine que seul un enfant pouvait y passer ou même le remarquer.

La voilà dehors, libre! Elle se sentait comme une hors la loi! Une pirate qui pouvait vivre et aller comme bon lui semblait! Bon, une hors la loi, certes, mais si elle continuait à toucher le sol aussi longtemps, elle n’allait plus rester longtemps sur cette Terre à profiter de cette liberté! Pour éviter les dangers, elle devait absolument atteindre les hauteurs!

Ce n’était pas comme si elle n’en n’avait pas l’habitude! Elle le faisait même régulièrement! Avec une grâce et une habilité hors du commun, elle sauta sur la première branche d’un arbre à sa hauteur, se hissa dessus et fit pareil avec les autres jusqu’à atteindre le sommet.

Le point positif avec cette époque, c’est que les arbres étaient plus grands, plus forts et plus nombreux. Elle pouvait donc passer de branches en branches, d’arbres en arbres sans trop d’efforts, un peu comme si elle marchait sur le sol en fait. C’est alors qu’elle entendit un bruit... Elle se mit à croupis et observa. Un homme venait d’entrer dans son champs de vision. Etait-il inconscient? Il marchait à même le sol sans grande protection à part quelques armes. Il sortit de sa poche un appareil sophistiqué qu’elle ne connaissait pas. Ses parents avaient toujours été contre la technologie... elle n’était donc pas au courant de tout ce qui l’entourait. En tout cas, il y avait sa photo sur cet engin... Il était la pour la rechercher! C’était forcément l’école qui avait donné l’alerte! Le seul endroit où il n’irait pas la chercher était là où il était. En effet, Cléo’ était suffisamment discrète pour ne pas se faire repérer, alors le seul endroit où il ne penserait pas à chercher allait forcément être: au-dessus de sa tête!

C’est donc ce qu’elle fit, lorsqu’il avançait, elle faisait pareil ainsi de suite, mais alors, elle marcha sur une branche sèche. Elle regarda immédiatement dans une autre direction, comme si il n’allait pas la reconnaître de dos, mais lui aussi fit craquer une branche et sa curiosité était trop forte... Etait-ce réellement lui ou autre chose? Elle se retourna et le vit lui sourire.

Il semblait s’essayer à l’humour. Dans d’autres circonstances ça aurait peut-être marché, mais là, elle ne décrocha même pas un sourire... Il continua donc à parler et lui dit que sa mère se faisait du soucis et qu’elle devait le suivre.

«Si vous voulez que je vous suive il va falloir que vous m’attrapiez et vu la distance qui nous sépare, je pense avoir un peu d’avance...»

Elle n’allait pas le suivre aussi facilement.

«De plus, ma maman m’a toujours dit de ne pas parler aux étrangers, je vous connais?»

Cette relation n’allait pas démarrer d’un bon pied, mais Cléo’ n’en avait pas non-plus l’intention...