Je suis né il y 25 ans dans un dôme de Londres. Fils unique d'un général et d'une neurochirurgienne, je ne connus pas vraiment mes parents. Il n'était que des gens que je croisais le soir, des connaissances. Pour moi, ma mère était cette fille au paire, étudiante Bulgare, qui m'éleva de ma naissance à mes six ans. Une personne que j'appréciais grandement, une personne proche et présente. Et puis mes parents décidèrent que j'étais un poids et m'envoyèrent dans un de ces internats de gosse de riche. Grandir parmi des égoïstes ne fut pas franchement de tout repos et j'eus réellement du mal à ne pas me faire détruire par le système. Mais j'étais un battant, je refusais de me laisser abattre et surtout, je refusais de rentrer dans le moule. Alors j'ai bossé, encore et toujours. Je n'étais pas particulièrement brillant, j'étais intelligent, mais loin de toutes ces têtes diplômés. Pourtant, j'appris que le travail nous donnait bien plus que nos talents. Et au final, l'élève modèle devient l'élève brillant. Entrant à la fac à quinze ans, j'étais loin d'être le plus jeune, mais j'allais être celui qui sortirait le premier.

J'en avais l'intime conviction. Et c'est pourquoi je m'acharnais tant dans mes études. Passant interne en chirurgie à 18 ans, je fis rapidement mes armes, m'illustrant aussi bien en neurologie qu'en cardio. J'étais celui pressentie comme étant le chirurgien de tout les espoirs. Ne jamais s'arrêter, toujours continuer, toujours travailler et le faire par passion. J'étais engagé dans ce que je faisais, engagé et impliqué. De quoi faire la différence, sans aucun doute. De quoi sortir des sentiers battues aussi.

J'avais 20 ans lorsqu'on me proposa de finir mes études dans un hôpital réputé. Un de ceux qui étaient sous un dôme. Mais je refusais tous simplement. Préférant rester ici, dans mon hôpital Londonien, je fus dés lors relancé toutes les semaines. Sauf que jamais je n'acceptais, je m'étais que trop battu pour revenir aujourd'hui sur mes principes. La médecine était un art, un art que l'on devait travailler, un art qui devait être cultivé. La seule proposition que j'acceptais fut celle d'un titulaire en traumatologie. Il devait partir sur le terrain pour soigner des soldats américains, le travail serait difficile, les conditions mauvaises et bien souvent, nous devrions agir comme avant. Un challenge qui me mettrait à l'épreuve, mais que je ne pouvais refuser. Soigner des personnes qui en protéger d'autre ? Complètement dans mes cordes.

J'y passais deux ans. Et ces deux années furent surement les plus éprouvantes de ma vie. C'était des petits conflits, de ceux dont on ne parle pas, ceux qui sont cachés de tous, mais qui n'en sont pas moins violent. Durant deux ans, je perdis beaucoup de patients, mais j'appris surtout à être meilleur. Savoir soigner quelque soit les conditions et surtout apprendre à survivre dans un milieu hostile. Et durant tout ce temps, je réussis à trouver quelqu'un qui changea ma vie. Elle était militaire, elle était jeune et souriante. La première fois que je la vis, elle avait bout de métal dans la cuisse. Pas très glamour comme rencontre, mais au final, au-dela des apparences, ce fut l'amour qui l'emporta.

Un amour mâtinait par la peur de la mort, un amour qui conclu à un mariage. L'union de deux personnes qui s'aimèrent et n'eurent pas peur de le revendiquer malgré les différences sociales. Et puis un jour je fus convoqué avec elle à rejoindre un projet. Terra Nova. J'avais vécu tellement loin de tout cela que je fus presque surpris par le projet. Relancer l'humanité dans le passé, en faire une nouvelle chance. Une chance sur un territoire hostile… Et c'était pour cela que je fus appelle. Car j'étais un médecin de terrain qui avait pratiqué deux ans dans le sang et la poussière. Car j'étais le plus brillant et le plus complet. Car je n'étais plus interne, mais bel et bien médecin. Sarah était comprise dans le voyage, elle était militaire et ils avaient besoin d'elle. C'est donc à deux que nous arrivâmes la-bas. Tout était claire, lumineux, naturel…

Et l'adaptation fut réellement difficile. Nous avions tellement évolué dans un milieu où l'oxygène était quelque chose de rare, qu'en retrouver ici en grande quantité était un peu déstabilisant. Mais finalement, nous réussîmes et l'on commença à faire ce pourquoi nous étions là. L'avantage d'être un médecin de terrain était que vous vous déplaciez souvent avec les militaires. Assurant les soins d'urgence quelque soit la situation. L'autre avantage était sans doute de savoir mieux que les autres comment se défendre.

Mais toutes ces connaissances ne purent rien face à l'attaque de reptiles d'une dizaines de mètres. Nous fumes attaqué et beaucoup furent tués. D'autres furent trainés sur des mètres avant d'être perdu en pleine jungle. Ce fut le cas de Sarah et de moi. En premières lignes, nous fûmes victime de ce qu'il y avait de plus dangereux ici. Et pour être franc je n'eus pas la moindre idée de comment cela c'était passé. Je sais juste que je me réveillais en pleine jungle, Sarah inconsciente à côté de moi et quelques autres hommes visiblement mort. Et là… Je n'osais pas bouger. Ne sachant quoi faire ni comment. J'étais visiblement désorienté et sans le moindre repère. J'aurais pu rester longtemps ainsi si je n'avais pas vu ma femme revenir à elle, et si je n'avais pas vu les yeux doré d'un reptile sortir des arbres.

J'eus sans aucun doute la réaction la plus conne du monde, mais je me relevais, tirant Sarah pour qu'elle me suive. Courir et prier pour ne pas se faire tuer. Nous fûmes sauvé grâce à une chute d'eau. Sarah contre moi, elle me souffla qu'elle m'aimait, et qu'elle aurait voulu que cela continue… À ses mots je compris que quelque chose n'allait pas. Et lorsque je la sortie de l'eau, je compris. Une profonde entaille dans l'abdomen… Elle allait mourir…

Ce fut alors les minutes les plus longues de ma vie. Je ne pouvais rien faire. Juste attendre, attendre qu'elle parte, qu'elle me quitte après seulement deux ans à ses côtés… Le reste appartient à l'histoire. Je ne fis que survivre, cherchant sans relâche le camp. Et puis j'abandonnais, me fixant, apprenant à vivre sans technologie. Un combat de tout les jours, une solitude constante.