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Le Staff de Terra Nova vous souhaite à tous de joyeuses fêtes de fin d'année I love you Comment sauvé une vie ?  3780596192
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 Comment sauvé une vie ?

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MessageSujet: Comment sauvé une vie ?    Comment sauvé une vie ?  EmptyVen 29 Juin - 15:56

Bonjour à nouveau ! Voilà une deuxième fiction sur notre série préférée. Cette fois ci elle est plus longue. Je me suis inspirée de beaucoup de choses pour cette histoire et notamment du film le Dernier Samourai avec Tom Cruse. J'espère qu'elle vous plaira. Bonne lecture ! Wink




Comment sauvé une vie ?


« Je crois qu’un homme fait ce qu’il peut, jusqu’à ce que son destin lui soit finalement révélé » extrait du Dernier Samouraï.





Chapitre 1


Elle n’avait jamais cru en Dieu mais, aujourd’hui, elle se demandait s’il n’existait pas une présence supérieure et invisible qui jouait avec leurs destins. La jeune femme ne put détacher son regard de l’homme qui lisait les documents qu’elle venait d’apporter. Il lui semblait pourtant que ses propres mains tremblaient plus que celles de l’intéressé.
C’était si injuste ! Pourquoi maintenant ? Maintenant, alors qu’ils venaient de remporter le combat face au classe 6, de stopper la menace de Hope Plaza et qu’ils pouvaient librement donner une nouvelle chance à l’humanité ? Alors qu’ils n’en étaient qu’au début ?!
L’homme lâcha un bref soupir avant de regarder vers la fenêtre. Il revint finalement à elle et la dévisagea, d’abord surprit puis reconnaissant.
- Elizabeth, pourriez vous attendre quelques temps avant de me mettre dans une tombe ?
La jeune femme sourit tristement. La réaction du commandant ne l’étonna pas le moins du monde. Il y avait 50 % de réaction dans son genre face à une telle nouvelle. Les proches semblaient plus affectés par la menace qui pesait sur la personne… que le malade lui-même. Lorsqu’elle observait ce genre de situation, courant en 2149 avec la pollution de l’air, elle s’était toujours jurée de ne pas réagir de cette manière, de ne pas montrer la gravité de la situation mais, au contraire, de rendre les derniers jours du malade, un peu plus paisibles. De toute évidence, l’influence des sentiments dépassait celle de la Raison…
- Je suis désolé, murmura t’elle
Le commandant hocha la tête et un léger mouvement de la main.
- Je vous en prie. Ce sont des choses qui arrivent. Mon fils m’a d’ailleurs assez répété que je n’étais pas Dieu.
- Mais on peut tenter de retarder l’échéance le plus longtemps possible.
- Pour que je finisse scotché à un lit gavé de médicaments ? Je préfère faire quelque chose d’utile… ce jour là, acheva t’il le regard perdu
- Commandant Taylor, je…
- La discussion est close ! la coupa t’il, si vous me permettez docteur, j’ai d’autres affaires à réglées.
Elizabeth fixa Taylor et suivit son regard. Ce ne fut qu’à cet instant qu’elle remarqua la présence de Reynold, le fiancé de sa fille Mady. Il la salua poliment et apeuré. La jeune femme serra les dents puis se reprit. Elle savait qu’elle ne pouvait complètement lui en vouloir. Malgré tout, en tant que mère, elle était en colère contre ce jeune homme. Sa fille avait à peine 17 ans et elle était déjà fiancée ! Tim, son mari, lui avait donné son accord pour qu’un jour, il la demande en mariage… mais pas si tôt ! Mère et fille se disputaient donc depuis une semaine au sujet du mariage. Si Elizabeth avait finalement cédé, elles ne s’entendaient à présent pas sur la date du mariage : Mady cherchait à l’avancé tandis qu’elle s’efforçait de le reculé. Alors oui ! Elizabeth en voulait à ce Reynold qui, pour la première fois, avait monté sa fille contre elle.
- Elizabeth.
La jeune femme reporta son regard sur Taylor qui lui renvoya, très sérieux.
- J’aimerai que cela reste entre nous si possible.
- Comme vous voudrez !
Son ton avait été plus sec qu’elle ne le voulait mais s’il y avait bien une chose qu’elle ne supportait pas, c’était d’aider un malade à mourir. Elizabeth passa devant Reynold avant de quitter la pièce, furieuse. Elle n’avait pas dit son dernier mot !

Reynold suivit du regard sa future belle mère.
- Vous vouliez me voir lieutenant ?
Aussitôt le jeune homme se tint droit, au garde à vous, et fixa son supérieur.
- Oui commandant.
Ce dernier n’ajouta rien de plus et fixa le jeune homme qui, plein de respect, lui renvoya son regard. Au bout de dix minutes, Taylor haussa les sourcils et fit un bref mouvement de la main en ajoutant
- Eh bien ? Je vous écoute lieutenant…
- Je… euh…
Reynold baissa les yeux, légèrement embarrassé, avant de reprendre
- Avec votre permission, j’aimerai organiser mon mariage
- Votre mariage ?! Qui comptez vous épouser ?
- Mady Shannon monsieur.
- La fille de Shannon ?! s’exclama t’il en souriant, j’espère pour vous qu’il est au courant.
- Il l’est monsieur.
- Eh bien, s’il l’est, je ne vois pas pourquoi je vous en empêcherai.
- Je suis sous votre commandement monsieur ; et vous dirigez cette base. Or ce mariage demande une certaine organisation donc…
- C’est bon, c’est bon Reynold. Vous en faites pas. Vous avez ma permission de réquisitionner tout les lieux dont vous aurez besoin tant que vous ne perturbez pas trop la vie des habitants.
Rassuré par le ton de son supérieur, le jeune homme se détendit.
- Merci monsieur.
- Félicitation, répondit Taylor en hochant la tête.
- Merci monsieur.
- Et arrêtez avec les monsieur, s’il vous plait.
- Bien monsieur.
A peine Reynold eut il finit sa phrase que Taylor lui renvoya un regard appuyé. Le jeune homme se pinça les lèvres avant de fuir le regard du commandant qui s’en amusa. Il se leva et se dirigea vers une fenêtre sur laquelle il s’appuya.
- Des nouvelles, lieutenant ?
Le jeune homme ne mit pas longtemps avant de comprendre.
- Les classes 6 ont à nouveau une grande activité. Ils se sont installés au Nord et semblent s’organiser. Ils n’attaquent plus nos hommes. Ils semblent au contraire se désintéressés de Terra Nova.
Taylor ne put retenir un léger rire à cette dernière nouvelle.
- Jamais ils ne se désintéresseront de Terra Nova. Il ya trop d’enjeux, aussi bien matériels… que personnels.
- Nous n’avons toujours aucune trace de votre fils…
Taylor baissa les yeux avant de regarder à nouveau la forêt au loin. Il soupira.
- Alors on reprend comme avant…
- En réalité, pas tout à fait. Myra ne semble plus être la chef du groupe.
- Et qui est-il alors ?
- Nous l’ignorons.
Taylor se tourna vers Reynold et le fixa sérieusement.
- Très bien. Lieutenant, je veux que vous envoyiez un homme le plus discret qui soit afin d’infiltrer, sur une longue période, les classe 6.
- Bien.
- Je n’aime pas ce qu’ils mijotent, ajouta t’il plus pour lui, et doublez les recherches sur mon fils. Je ne veux pas qu’ils mettent la main dessus avant nous.
- Bien monsieur.
- Ce sera tout lieutenant. Rompez.
Reynold se mit en position avant de tourner le dos à son supérieur et de sortir de la cabane.

Taylor sentit soudainement le poids du vide et de la solitude. Dans ce calme et ce silence, les explications morbides d’Elizabeth Shannon le hantait. Ses paroles résonnaient dans son crâne. Il avait la sensation qu’un homme invisible le tenait en joug et menaçait de l’abattre à tout moment. Et lui, lui était impuissant. En réalité, cette maladie ne ferait que concrétiser la blessure que lui avait déjà infligé son fils il y a quelques mois. La plaie physique avait guérie depuis longtemps, mais celle de son âme en revanche, ne guérissait pas ; elle s’infectait. Chaque nuit depuis trois mois, il revivait ce jour. Ce moment où il avait cru enfin comprendre son fils et avait espéré mettre fin au conflit avant d’être désillusionné par une douleur sur le flanc. Il avait pus lire de la haine et du mépris dans le regard de son fils et c’est sans doute, ce qui lui avait fait le plus mal. Pourtant… pourtant pour la première fois, il avait soulevé le voile. Il avait compris. Mais la colère déclenchée par l’incompréhension, par la traitrise, avait fait place à la culpabilité… et l’impuissance. Skye l’avait sauvé ce jour là ; mais il s’en voulait de souhaiter qu’elle n’est pas réussie. Il aurait préféré mourir plutôt que de vivre en pensant que Luka lui en voulait de ne l’avoir jamais aimé. Plutôt que de penser qu’il était peut être mort…
Dans un sens, il avait raison. C’était de sa faute.

* * *

Sa main balaya une immense feuille qui lui barrait la route. Il entendit légèrement le son de l’eau qui glissait entre les rochers. Il voyait à peine le petit ruisseau. Tout ce qu’il distinguait était de vagues formes et des couleurs. En revanche, son cerveau lui permit d’analyser ce que sens lui rapportait.
L’homme d’une trentaine d’années marchait lentement en zig-zag. Ses jambes étaient faibles bien que jeunes, et son visage reflétait la fatigue et la douleur. Son pied accrocha une pierre et entraina son corps au sol sans résistance. Après quelques minutes, il se redressa et cracha. Un liquide rouge sortit de ses lèvres qu’il essuya. Il émit un grondement avant de porter sa main à son flanc. Serrant les dents, il fit une légère grimace avant de reporter son regard vers l’eau. La douleur était insupportable ! Voilà plusieurs nuits qu’il n’en dormait plus. Chaque jour, il se sentait faiblir. Malgré lui, la solitude le pesait… Jouer les explorateurs solitaires ne le dérangeait pas tant qu’il avait des repères et toute sa raison. Là, elle lui étai insupportable.
Curieuse ironie de la vie de se retrouver abandonné par ceux qui vous ont portés au moment même où vous avez besoin d’eux. Qu’importe. Après tout, c’était l’histoire de sa vie. Il avait apprit très jeune que les autres se servirait de lui quand ils auraient besoin de lui ; c’est pourquoi il n’avait jamais eu aucun remord à en faire autant… y compris avec son père ! Le jeune Taylor s’appuya sur ses bras pour se relever et laissa échapper un léger cri. A peine fut-il debout que ses genoux cédèrent à l’attraction terrestre pour ne plus bouger. S’il n’avançait pas, sans doute mourait il. Cette fois pour de bon ! Et après tout ? Qu’est ce qui le retenait encore à la vie ? A quoi bon se battre pour vivre ? L’infection qui le rongeait lui dévorait lentement les entrailles et l’affaiblissait jour après jour. Comme tous les êtres vivants, les dinosaures recherchaient de la nourriture et de l’eau pour vivre. Tôt ou tard, peut être demain, il serait découvert et il n’aurait aucune chance d’y échapper. Il ferait le repas de cette grosse bête. Alors pourquoi se battre pour un peu d’eau ? Puisqu’il allait mourir. Mourir…il ne le craignait pas, il l’attendait ! C’était la seule chose qu’il avait désiré dans sa vie, après la mort de son père. Le voir frémir entre ses mains avant de fermer définitivement les yeux.. De le voir… comme son ancien lieutenant Washington, à genoux devant lui. De le voir…
Il avait eu cet instant… puis on lui avait arraché ! Oui. Son père était encore en vie ! Et que faisait-il ? Il lui offrait ce plaisir de mourir ! Il lui offrait la victoire. Il répétait la même erreur que lorsqu’il lui avait offert Terra Nova ! Son utopie à la noix dans laquelle il se permettait de choisir, comme un dieu, ceux qui devraient vivre ou pas. Ceux qui seraient les « élus » ! Pour qui se prenait-il ?! Eux, ces abrutis qui le voyaient comme un dieu, ils ne le connaissaient pas ! Lui, il l’avait vu. Et il avait été depuis longtemps désillusionné.
Quelle était la valeur d’un homme qui préfère son ambition à sa famille ?!
Une chaleur l’envahie lentement. Son regard vert accrocha le reflet de l’eau. Il devait vivre ! Il ne mourait pas avant son père ! Sa main s’agrippa à la terre rocailleuse et il serra les dents tandis que son corps rampa lentement contre le sol. Luka avait de plus en plus de mal à respirer. A nouveau, il cracha du sang. Sa vue se brouillait, mais il continua. Il devait continuer. L’eau lui donnerait peut être un peu plus de force. Il devint presque aveugle. Ses oreilles bourdonnaient. Il avait un goût de sang dans la bouche. La lumière autours de lui s’intensifia. Son visage approcha la surface de l’eau. Ses bras lâchèrent prise. Son torse retomba au sol, sa main gauche baignant dans l’eau fraîche. Mais il refusa de fermer les yeux.
Un cri aigu, féminin, lui meurtri les oreilles. La vue de la rivière se confond alors avec la silhouette d’une femme. Une silhouette familière. Lentement, il la vit s’affaisser et se résolut à fermer les yeux, à bout de souffle.
- A l’aide ! hurla une voix féminine
Seul le cri de la voix lui parvint. Elle était si douce. Il sentit une présence mais il n’aurait su dire s’il vivait ou non. Où il était. Il avait l’impression de flotter. Alors donc, il y avait bien une vie après la mort ? Autrefois, il aurait rie. Aujourd’hui… il en était heureux. Quelque chose l’apaisait dans cet état. Il ne souffrait plus, ni physiquement, ni psychiquement. Un esprit l’enveloppait de sa chaleur et lui parlait.
Une lumière aveuglante surgie du néant. Au centre un visage féminin le fixait. Elle avait un visage angulaire. Ses yeux ressemblaient à ceux d’une louve et brillaient d’un éclat émeraude. Ses lèvres étaient semblables à deux pétales de roses. Elle lui souriait tendrement malgré un voile de tristesse.
- On va vous soigné, lui dit elle.
Il reconnaissait cette femme qu’il n’avait pas contemplée depuis des années. Il sentit quelque chose de liquide rouler le long de sa joue.
- Accrochez vous.
Il répondit à son sourire et posa une main contre la joue de la jeune femme, tendrement. La vision bougea et se recula légèrement. Quelques instants après, il sentit une chaleur inonder sa main. Le visage devint flou.
- Vous m’entendez… Luka ?
Il sentit un instant d’hésitation dans le ton de la voix. Elle lui était familière mais… pas comme il l’aurait pensé. Progressivement, la douleur revint. L’intensité de la lumière s’amoindrie et un visage plus jeune remplaça le premier. Elle avait de grands yeux chocolat, une peau plus foncée que la première et des lèvres plus roses. La lumière derrière elle donnait à son teint une couleur orangée et faisait ressortir ses cheveux châtains qui encadraient son visage. Ce visage qui lui apparut comme celui d’un ange, était celui d’un de ses ennemis : Mady Shannon.




A suivre...


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MessageSujet: Re: Comment sauvé une vie ?    Comment sauvé une vie ?  EmptySam 7 Juil - 16:32

Chapitre 2 :


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Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer tes faiblesses sans que l’autre ne s’en serve pour augmenter sa force » Cesare Pavese.
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La jeune femme porta la main à sa bouche et continua de fixer la silhouette. Pétrifiée, elle reconnut sans peine leur principal ennemi, Lucas Taylor. L’image de l’homme qui avait froidement abattue le lieutenant Washington ne l’avait jamais quittée. Pas plus que celle de Josh, son frère, qui avait été sérieusement amoché lors de leur combat. Bien que Mark Reynold lui ne lui ait rien caché de l’avancée de leurs recherches pour retrouver le jeune Taylor, la jeune femme avait du mal à croire que le fils du commandant est pus survivre aux balles de Skye. Cette dernière lui avait détaillé les événements sans jamais regretté son action ; la seule chose qu’elle regrettait peut être, c’était de n’être pas intervenu plus tôt. Regrets qu’elle cachait au commandant par respect pour sa douleur ; quoiqu’en dise son fils, tout le monde pouvait sentir que Taylor y était très attaché.
Pour sa part, Mady était persuadée que si Lucas s’était échappé ce jour là, ca ne serait qu’une question d’heures avant qu’il n’agonise, seule, dans la forêt. Et tout compte fait, ce n’était que justice !
Elle était donc stupéfaite et impressionnée par la résistance du jeune Taylor. Était-il encore en vie, ou venait-elle de retrouver son cadavre ? Peut importe ! Cela faisait des mois que son fiancé, Mark Reynold, recherchait cet individu sous l’ordre du commandant Taylor. La vie lui servait sur un plateau d’argent, pour quelle raison allait-elle se priver d’aider son fiancé et son père, le shérif Tim Shannon ?
La jeune femme se pencha et fouilla dans ses affaires à la recherche d’un moyen de communication. Lorsqu’elle l’eut enfin trouvé, elle se précipita vers le corps. Arrivée quelques mètres de celui-ci, elle ralentie le pas, prudente. Ses yeux scrutèrent le corps minutieusement, à la recherche d’une arme quelconque. Elle savait que leur ennemi pouvait être dangereux et elle ne tenait pas à mourir, là, maintenant, dans ces conditions.
Mady repéra rapidement ce qu’elle cherchait, mais un haut le cœur la saisie à la vue de l’état misérable du jeune homme. Ses vêtements étaient à moitiés déchirés au niveau des bras et des jambes. Son gilet et ses vêtements militaires étaient maculés de sang. Sur le dos, une nette entaille laissait deviner une attaque par un dinosaure auquel il avait échappé miraculeusement. Elle s’approcha prudemment. Il ne bougea pas d’un poil. Sans le toucher, elle observa la position du corps et nota la main qui flottait dans l’eau. Son regard accrocha alors les traces de sang sur les cailloux et lui permet de retracer le parcours du jeune homme. Quelque chose lui enserra le cœur. La peur et le dégout firent place à un autre sentiment, la pitié. Plus elle observait les blessures et plus elle s’imaginait la douleur que cela faisait. Ainsi, malgré les faits de son ennemi, elle respecta sa résistance face à la mort. La jeune femme ne réfléchie pas plus longtemps et s’approcha pour retourner le jeune homme. Un bruit sourd se dégagea de sa gorge. Durant quelques instants, son sang se glaça et ses sens se mirent en alertes. Il était en vie ! Elle se paralysa à nouveau. Maintenant elle était en danger. Sa proximité la mettait en danger. Certes, il était dans un piteux état, mais il fallait s’attendre à tout de la part d’un homme capable de survivre seul, pendant trois mois, avec deux balles en pleine poitrine. Mady se calma légèrement lorsqu’elle observa la peau blême de Lucas. Ses yeux étaient à moitiés ouverts et son regard était perdu. Il était réellement agonisant. La jeune femme ravala sa salive. Elle ne savait plus vraiment ce qu’elle éprouvait ; la tentation d’en finir, là, maintenant, était grande. Elle n’aurait qu’à s’emparer du couteau du jeune homme pour l’achever. Vu son état, cela passerai inaperçu. De plus, ce geste ne serait pas réellement cruel mais plutôt une délivrance. Cédant à la tentation, elle s’empara du couteau, déterminée, et s’approcha plus encore du jeune homme. Elle posa sa main gauche sur son torse pour s’appuyer et repéra le cœur. Elle leva la main droite, pointe vers la poitrine. Son regard accrocha alors la blessure au dessus du flanc. Juste en dessous de la poitrine, le tee-shirt était tâché de sang qui avait séché. Probablement l’endroit où avaient atterries les deux balles. Elle reconnaissait l’odeur d’une plante médicinale. Mady fronça les sourcils avant d’accrocher à nouveau le regard de Lucas. Son visage était pâle et remplis d’égratignures. Sa lèvre inférieure tremblotait. Il n’avait rien de l’homme dangereux qu’elle avait pus voir quelques mois auparavant. Elle se surprit à éprouver de la compassion pour cet homme. Elle détourna le regard et empoigna le manche du couteau. Tout homme était attendrissant lorsqu’on l’observait dans un moment de faiblesse ! Celui n’en n’était pas moins dangereux. Et elle n’était même pas certaine que lui sauver la vie en valait vraiment la peine. Sans doute serait ce mieux pour tout le monde qu’elle l’achève ! Décidée elle leva à nouveau le couteau et abaissa son bras.
- Où suis-je ? murmura-t-il faiblement.
A nouveau, elle sursauta et son cœur se serra. Elle ravala sa salive et fixa son objectif. Elle s’aperçut alors que sa main tremblait. Non ! Elle n’y arriverait pas. Sans doute n’était elle pas assez expérimentée ? Cela dégoutait ! Relevant les yeux vers le visage du jeune homme, elle lâcha le couteau à terre et posa une main sur son front. Elle le sentit sursauter et trembloter. Ce n’était pas par peur, non ! Son front était glacé… Décidément non, elle ne pouvait pas le laisser souffrir une minute de plus. Sans doute était elle bien naïve mais elle ne supportait pas de voir quelqu’un souffrir, peut importe l’identité de ce quelqu’un.
La jeune femme s’empara de son appareil et capta Terra Nova.
- Ici le soldat Watson.
- Ici, Mady Shannon. J’ai retrouvé Lucas Taylor.
- Je vous demande pardon ?
La jeune femme roula des yeux et souria légèrement. Elle devinait la stupéfaction du militaire qui se demandait si ce n’était pas un canular.
- Lucas Taylor. Vous savez le fils du commandant qui est au passage votre supérieur ! Vous allez m’envoyer quelqu’un ou je le ramène à Terra Nova seule ?
- Quel est votre position ? se reprit le militaire un peu stressé.
Après avoir indiqué le lieu dans lequel elle se trouvait, Mady examina son patient. Il était dans un état très critique. Elle se demandait même s’il ne mourrait pas avant l’arrivée des militaires. Elle se surprit à souhaiter de toutes ses forces qu’il tienne bon. La jeune Shannon souleva délicatement le tee-shirt de Lucas et découvrit, avec une pointe de dégout, l’état de la plaie. Il avait vaguement tenté de la panser avec des feuilles médicinales mais avait été dans l’incapacité de se soigner correctement aggravant sa blessure. Avec un peu d’eau, elle balaya les feuilles séchées afin de mieux observer la blessure. Aussitôt, elle détourna le regard prit d’une envie de vomir. Elle n’était vraiment pas belle à voir. Comment avait il put y survivre ?! Elle rabaissa le tee-shirt avant de s’assurer que son patient était encore en vie.
- On va vous soigné, murmura t’elle.
Mady capta le regard du jeune homme. Deux larmes roulèrent le long des joues de ce dernier tandis qu’il lui souriait. L’image de l’ennemi s’effaça définitivement au profit de l’être humain… du patient.
- Accrochez vous, dit-elle en s’efforçant de sourire gentiment.
Lorsqu’il posa une de ses mains contre sa joue, elle sursauta et se pétrifia. Elle ne put quitter son regard de celui de son ennemi. Il lui apparaissait différemment ; la tendresse avec laquelle il avait fait ce dernier geste l’a surprit et l’émouvait. Mady réalisa à cet instant qu’il ne l’a voyait pas réellement. Sans doute était-il dans un état second. Mais qui voyait-il ? Ou alors il était reconnaissant ? En était-il vraiment capable ?! Sur ces interrogations la jeune femme posa sa propre main contre celle de Lucas… et se surprit à ne pas détester ce contact. Bas ! C’était pour la bonne cause !
- Vous m’entendez… Lucas ?
Après quelques instants, elle le vit abaisser très légèrement les sourcils. Oui, il était encore un peu conscient. Elle sentit son regard la scruter encore plus avant qu’une lueur dans son regard ne lui fasse dire qu’effectivement il la reconnaissait. Aussitôt, il abaissa sa main violemment et chercha à bouger pour s’extirper de son emprise. Mady paniqua. Non-non-non ! Il ne fallait pas qu’il bouge. Il allait aggraver les choses !
- Arrêtez, vous n’êtes pas en état !
Ne tenant pas compte de son avis, il chercha à se redresser mais ne fit que des gestes extrêmement lents. La jeune femme due avouer qu’elle savourait cet instant où elle avait le pouvoir de contrôler l’ennemi de Terra Nova. Pour une fois !
- Ca suffit ! s’énerva-t-elle dans une toute petite plainte, vous êtes ridicule. Arrêtez de gesticuler !
Un bref grognement fut sa seule réponse. Contrairement à ce qu’elle aurait cru, il parvint à se relever a demi et s’asseoir. Mais à peine eut il poser une main au sol qu’il bascula à nouveau en arrière. La jeune fille amortie sa chute délicatement. Cette fois elle le sentait, il n’avait plus aucune force. D’une minute à l’autre, des équipes médicales de Terra Nova seraient là ; d’ici là, il serait bien obliger de lui faire confiance. Mady observa à nouveau les traces de sang sur le sol. Au bout de quelques minutes elle réalisa son oubli. Elle s’éloigna de son patient, prit son sac d’où elle extirpa une gourde qu’elle plongea dans l’eau fraîche. A nouveau, elle passa son bras autours des épaules de Lucas qu’elle força à se redresser.
- Un petit effort, s’agaça-t-elle, c’est pour votre bien. Allez !
Lorsqu’elle réussit enfin à le redresser, elle porta la gourde aux lèvres du jeune homme. Quelques minutes plus tard, elle vit l’équipe de Terra Nova courrir vers eux…



A suivre

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MessageSujet: Re: Comment sauvé une vie ?    Comment sauvé une vie ?  EmptySam 4 Aoû - 13:24

Chapitre 3 :


Ce sont pour les mêmes raisons qu’on déteste une personne
Ou qu’on l’aime…

Russell Banks.

- Vu la dose de produits qu’on lui a injecté, je vous garantis qu’il ne peut rien vous arrivé.
Son regard passa du corps étendu au sourire amusé d’Elizabeth Shannon. Durant quelques instants, le commandant Taylor avait complètement oublié sa présence, obnubilé par ce corps immobile et paisible. On aurait pus croire que son fils était mort, mais les faibles mouvements du thorax qui montait et descendait, le démentait. Il répondit au sourire de la jeune femme et se redressa légèrement sans approcher. Il était… comment dire ? Dans un état second… légèrement confus. Il ne connaissait pas aussi bien Elizabeth Shannon que Jim, son mari, mais sa présence était suffisamment familière pour qu’il puisse abandonner son masque de commandant au profit de l’homme et du père. C’était à vrai dire une situation assez désagréable d’être ici, dans cette pièce. D’autant plus désagréable que cette situation ne lui était pas inconnue. A l’époque… à l’époque il pensait que tout ne serait que l’affaire de quelques mois. Que ca ne serait qu’une période douloureuse a passer. A l’époque…
- Si vous voulez, je peux aussi vous le sangler… ajouta t’elle d’un ton légèrement moqueur.
- Je vous remercie pour votre générosité docteur Shannon, lui répliqua t il sur le même ton.
La jeune femme n’ajouta rien d’autre qu’un sourire. Elle vérifia une dernière fois l’état de son patient avant de s’écarter pour se diriger vers le commandant.
- Son état est stable. Je n’aurais jamais cru que je dirais ça un jour mais votre fils est un battant.
Taylor hocha la tête, bras croisés, en ne quittant pas Lucas du regard.
- Je vais vous laisser un peu avec lui.
Elizabeth ne lui laissa pas le temps de répondre. L’avait elle fait par politesse ou pour le forcer à rester ? Il n’aurait su le dire.
Le silence retomba. Plus les secondes passaient et plus le courage qui l’avait finalement amené jusqu’ici l’abandonnait. Oui, on peut dire qu’il avait peur. Peur d’approcher son propre fils ! C’est idiot non ? Et pourtant c’était bien ce qu’il ressentait. Le monde acceptait sans mal son masque d’homme fort et courageux et la plupart des gens associaient ces qualités à l’absence de peur. Pourtant vivre dans la jungle, seule, entouré de dinosaures, était si peu de choses face au fait de se retrouver devant le fils pour lequel vous êtes la personne la plus méprisable qu’il soit. Dans un monde parfait, il serait aisé de dire nos sentiments au moment opportun ; mais le monde n’était pas parfait et la réalité nous obligeait à garder en nous ce qui nous tenait le plus à cœur. Taylor s’approcha lentement et vint près du lit de Lucas encore endormit. Le cœur battant, il saisit cet instant de pouvoir l’observer d’aussi près sans croiser ce regard haineux qu’il avait vu. D’entendre sa voix glacée qui lui murmurait « C’est à toi de me demander pardon ! ». Un soupir s’échappa de sa gorge. Sa main effleura celle du jeune homme avant de se détourner.
7 jours ! Il avait mis 7 jours avant d’enfin arriver à aller le voir. Non, ce n’était pas par colère…enfin pas vraiment. Peut être un peu en mémoire du lieutenant Washington. Mais ce qu’il ressentait le plus, c’était de la honte. Honte de quoi ? Peut être de ne pas avoir compris plus tôt ou simplement de n’être pas venus plus tôt, de ne pas savoir quoi dire. De son impuissance tout simplement ! Il était capable de diriger une citée mais, de comprendre son propre fils… apparemment il n’en était pas capable. Il avait essayé de l’élever au mieux, de tout faire pour que Lucas ne manque de rien et sache se défendre. De toute évidence, il lui avait manqué une chose essentielle…
Il hocha négativement la tête. Pendant 10 ans, il était persuadé que Lucas lui reprochait la mort de sa mère, et voilà qu’il apprenait que ce que le jeune homme lui reprochait était de ne pas l’avoir aimé. C’était sans doute au contraire, son affection pour lui, qui avait pus le rendre trop autoritaire. Il ferma les yeux un instant. Une douleur familière et imperceptible le frappa de plein fouet ; celle là même qui le hantait depuis une dizaine d’années. Le manque d’ELLE avait été l’épreuve la plus difficile à traverser et il ne l’avait toujours pas surmonté.
Kelly avait été la plus belle chose de sa vie. Elle avait été celle qui l’avait sauvée. Celle qui l’inspirait encore dans ses projets pour Terra Nova. Il l’entendait encore lui dire que « celui qui n’espère pas n’atteindra pas l’inespéré ». Il se souvenait d’elle jusqu’au moment de leur première rencontre. Diable, comme il l’avait trouvé entêtée et agaçante ! Et tout à la fois, il avait eu la sensation qu’un ange lui était apparu. Taylor se souvenait des moindres détails de leur vie commune jusqu’à cette lueur dans ses yeux émeraudes lorsqu’elle lui avait annoncé qu’ils allaient être trois. Ses yeux suppliants son aide lorsque leur fils était entré dans l’adolescence ; leur moment de complicité lorsqu’ils le regardaient dormir étant plus jeune. Sa façon de le rassurer lorsqu’il venait de s’accrocher avec Lucas. Mais aussi son sourire qui lui reprochait gentiment d’avoir louper une exposition de son fils à cause de son travail. Oui, elle avait toujours su voir ses faiblesses et être là dans les moments difficiles. Elle avait toujours su le guider avec Lucas. Le jour de sa mort avait réellement été celui où le soleil n’avait plus jamais brillé dans sa vie, y compris sur Terra Nova. A la mort de Kelly, il s’était jurer d’être là pour son fils ; de ne rien lui cacher. Mais montrer ses faiblesses à ses enfants étaient parfois plus difficile qu’il paraissait au premier abord.
Maintenant qu’allait-il faire ? Son fils était là alors qu’il avait cru le perdre. Lui – même n’avait plus que quelques mois, quelques jours peut être, à vivre. N’était ce pas le moment ou jamais de régler leur différent ? C’est ce qu’il désirait le plus au monde. Avant de mourir, il airait aimé être en paix avec ses erreurs passées. Peut être qu’après tout, le festin lui offrait cette chance ?

* * *

Le jeune soldat serra son arme qu’il ne lâchait jamais. A Terra Nova plus que dans n’importe quel endroit, il avait apprit qu’elle était certainement sa meilleure amie, voir son amante. Extrémité pointée vers le bas, il restait malgré tout alerte au moindre bruit suspect. D’ailleurs, au fond de lui, il aurait bien aimé être utile cette nuit. Cela faisait trois bonnes heures qu’il arpentait les locaux de l’infirmerie et il était à présent en mesure de définir la localisation de chaque moucheron. Malgré tout, il restait fier de sa mission : surveiller le fameux Lucas Taylor. Celui là même qui contribua à les assiéger pendant quelques jours. Même s’il n’avait jamais véritablement dirigé Terra Nova, il avait été l’un des principaux des responsables.
Le soldat Bryan avait été extrêmement surprit que le jeune Taylor se laisse commander par un supérieur marchand aussi lâche et n’ayant aucune capacité en dehors de celles touchant au business. Comment pouvait-il se permettre de juger son père au vu de la façon dont il choisissait ses propres alliés ? Bryan lui reconnaissait malgré tout une bonne tactile militaire. Ile soldat s’attendait à chaque instant à ce qu’un sixer débarque, accompagné d’une troupe, pour délivrer leur élu. Pour le moment rien n’était à signaler. Bryan céda à la tentation d’observer de lus près leur ennemi. Toujours endormi, il portait un bandage qui occupait un bon quart de son corps. Il lui serait difficile, dans cet état, d’amorcer une quelconque attaque tout comme il serait difficile aux Classe 6 de récupérer leur miraculé. De toute façon, qu’ils essaient ! Terra Nova ne tarderait pas à les retrouver facilement maintenant…
Le soldat contempla le corps partagé entre le mépris et le respect, le dédain et l’admiration. Il pointa son arme en direction du front du jeune homme. Un sourire de satisfaction se forma sur ses lèvres la sensation du pouvoir qu’il détenait ; le pouvoir de vie ou de mort. Il n’aurait qu’à appuyer sur la gâchette. Il se ravisa finalement et lâcha un soupir.
- T’as vraiment de la chance d’être le fils à papa. Si je n’avais pas des ordres…
Aucune réponse ne sortit des lèvres du jeune homme qui dormait paisiblement. Seules ses paupières bougeaient faiblement. Bryan le fixa quelques instants avant de repartir pour sa ronde. A nouveau il inspecta les locaux presque vides de l’infirmerie, jeta un coup d’œil au dehors pour humer l’air frais et le silence de la nuit, avant de retourner devant son « protégé ». La chambre était toujours la même mais plus silencieuse. Il savourait cet instant de répits où les machines avaient cessé de sonner. Bryan passa à un autre couloir avant de réaliser sa méprise. Son cœur accéléra. Il sentit une décharge d’adrénaline se diffuser dans son corps. Aussitôt il ramena son arme contre sa poitrine et la serra. Inspectant de nouveau la chambre, il constata qu’il n’avait pas rêvé : le lit était bel et bien vide.
Et merde ! Reculant, son regard inspecta chaque coin de l’infirmerie qu’il visa tandis que ses sens étaient aux aguets. Il ne constatait rien d’anormal mais il ne pouvait prendre l’entière responsabilité de la fuite du jeune Taylor. D’ailleurs, il ne devait pas être allé bien loin. Le soldat Bryan s’emparer de sa radio qu’il porta à sa bouche. Lorsque son doigt appuya sur le bouton il entendit un bruit aigue mais familier derrière lui. Il eut à peine le temps de croiser le regard de Lucas qu’il ajouta
- Première leçon, ne jamais écouter ce que dit mon père !
Bryan aperçut un flash avant de tomber au sol et de sombrer dans le néant.

* * *

Lucas descendit les escaliers quatre à quatre et arpenta les multiples rues de la colonie qu’il connaissait comme sa poche. Bien qu’il ait été déstabilisé par les changements opérés dans Terra Nova depuis qu’il était partit, il n’avait pas mis longtemps avant de retrouver ses repères. Le jeune homme était d’ailleurs légèrement vexé que son père n’est placé qu’un garde pour le surveiller. Que croyait-il ? Il avait survécut à la jungle pendant trois mois avec deux balles dans le cœur, ca n’était pas un léger bandage qui allait l’empêcher de fuir. Véxé mais pas surprit ! Son père, ce dieu sur terre, ne pouvait imaginer un seul instant que quelqu’un puisse arriver à la hauteur de son exploit. Lucas se dirigea discrètement, arme en main, vers une des issues par où il était aisé de passer la frontière de Terra Nova sans être vus. Mais alors qu’il s’engageait dans l’allée, son regard accrocha la cabane où demeurait son père. Après avoir serré les poings, il se retourna et avança d’un pas vers l’issue qu’il visait. Il se figea à nouveau, pris d’un doute. Le souvenir de sa victoire s’imposa à lui ; les yeux de son père qui cédaient au doute, son regard rempli de pitié et enfin son attitude faussement paternel. Il sentait, comme s’il y était, le sentiment de colère et l’adrénaline qui inondait l’ensemble de son corps. Comme une félin, il s’était accroupie face à sa proie pour mieux l’attaquer, et le grand Nathanael Taylor s’était prit dans la toile de son propre fils tel Laios s’inclinant face à Œdipe. Lucas n’avait pas spécialement éprouvé de la joie lorsque le corps de son père avait cédé à la blessure qu’il venait de lui infliger : Juste de la colère. Loin d’être apaisée, elle n’en avait été que plus forte. Il avait enfin pus lui dire en face tout le dégout qu’il lui inspirait. Il avait pus lui dire ses quatre vérités. La vérité était que le problème ne venait pas du monde extérieur mais du grand Nathanael Taylor. Celui la même quo n’écoutait que son propre avis et chassait ceux qui pensaient différemment. Oui, si vous ne pensiez pas comme lui, si vous n’obéissiez pas au code de la colonie, son code, alors vous étiez livré à la jungle.
En réalité, dans cette guerre, il ne s’agissait pas seulement de lui, il ne s’agissait pas d’eux. Ces crétins de Terra Nova étaient trop aliénés aux idées de son père pour se rendre compte qu’il était un danger. Ses anciens supérieurs n’étaient certes pas la fine fleure du pays, mais les Classe 6 n’étaient pas si différents des habitants de Terra Nova ; ils étaient juste plus entrainés et moins égoïstes. Ils risquaient leur vie pour trouver un moyen de sauver leur famille qui vivait en 2149. Le jeune homme n’était pas assez naïf pour ignorer les véritables intentions de ses supérieurs mais ils étaient les seuls à pouvoir renverser son père. Ils y étaient presque parvenus… presque ! Si seulement cette petite peste n’avait pas été là !
Lucas fit face à la cabane et inspecta les alentours, hésitant. Après tout, c’était sans doute le moment idéal ! Dans quelques instants, ils s’apercevraient de la mort du soldat et il n’aurait plus la possibilité de fuir. Mais que feraient-ils si leur précieux commandant était retrouvé mort ? Oh certes il y aurait toujours ce shérif ! Mais il ne serait pas suffisamment symbolique pour repousser l’attaque des Classe 6. Pour les habitants de Terra Nova, le commandant Taylor était devenu un véritable symbole. D’un autre côté, Lucas pouvait patienter, fuir et à nouveau assiéger la citée pour de bon. Son plan avait fonctionné à merveille la dernière fois.

* * *

Son doigt resta figé sur la détente. Pourquoi hésitait-il ? Etait-ce la crainte de ne pas savourer cet instant ou le désir de réveiller son géniteur pour le voir à nouveau souffrir ? Cette dernière option serait périlleuse ; son père réveillé, ses chances de l’achever en seraient diminuées. Il serra les dents et ravala sa salive. Tant pis ! Il devrait se contenter d’observer l’arrêt des mouvements de sa cage thoracique, de voir sa peau devenir pâle et d’entendre les cris d’effroi des habitants. Après quelques mois, ils le remercieraient pour son geste.
Lucas s’approcha. Il allait appuyer sur la gâchette lorsque quelque chose accrocha son regard… un document. Pourquoi ce bout de papier attirait il autant son attention ? Les rapports, son père les collectionnaient ! Pourtant celui-ci était différent. Qu’il meurt maintenant ou dans une dizaine de minutes quelle importance ?
Reposant son arme, le jeune homme s’empara du document qu’il parcourut des yeux. Son visage blêmit tandis que ses sourcils se fronçaient. Sa mâchoire se crispa avant qu’il ne rejette violement le document. Il lança un regard noir de haine à son père toujours endormit. Un rictus mauvais apparut sur le visage de Lucas tandis qu’il regardait le commandant avec pitié. Le jeune homme leva l’arme vers son père avant de l’abaisser. Finalement, peut être qu’il y avait une justice dans ce monde ? Allait-il l’achever là ce soir ? Nan. Ce serait trop d’honneur ! Non. Il avait une bien meilleure idée.
Après un dernier regard pour le commandant Taylor, Lucas se dirigea sans bruit, vers l’infirmerie.




A SUIVRE
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MessageSujet: Re: Comment sauvé une vie ?    Comment sauvé une vie ?  EmptySam 4 Aoû - 13:26

Chapitre 4


Il arrive qu'une femme rencontre une épave et qu'elle décide d'en faire un homme sain
Elle y arrive parfois.

Cesare Pavese

Comment l’humanité finirait elle ? Seraient-ils désormais les derniers héritiers de l’espèce humaine ? Parviendraient-ils à donner une nouvelle chance à l’humanité tout en préservant ce lieu ?
Maintenant que le portail était détruit, toutes ces guerres allaient elles cesser ?
Et quant était il d’eux ? Quant était il de leurs histoires ? Parviendrait-il à son but ?
Alors qu’il avait l’étrange sensation d’errer sans but, une éclaircie perça le néant et illumina sa route. Il était dans une forêt tropicale qu’il connaissait bien. L’odeur des diverses fleurs vinrent titiller ses narines tandis que ses tympans reconnaissaient sans peine, le son claire de la cascade. Devant lui, de grandes feuilles vertes semblaient former la porte d’une clairière lumineuse. Il ne savait pas d’où pouvait provenir cet étrange calme, cette chaleur bienfaisante ce…cette paix intérieur. L’endroit lui était plus que familier et pourtant... il ne l’avait jamais vu aussi….il ne l’avait jamais vu avec ses yeux là. C’était presque irréel. Tout lui semblait plus lumineux. Les odeurs semblaient s’être décuplées pour ne laisser que les bonnes. L’air était plus pur que dans ses souvenirs et même le chant des oiseaux formaient une mélodie. Grand Dieu où était-il ?
Soudain son cœur manqua un battement lorsqu’il reconnut une voix familière.
- Esperanza ?!
Il tourna la tête pour voir son fils passer à côté de lui sans le regarder. Ce n’était pas comme s’il le méprisait, non. Il ne le voyait tout simplement pas. Comme si il n’existait pas. Comme s’il était un fantôme. Le visage de son fils était tendu et son regard dur, comme il en avait l’habitude depuis onze ans. Mais cette fois, ce n’était pas de la haine qu’il lisait dans son regard… c’était de la peur. Une peur mélangée à de l’inquiétude et à de la colère. Une colère qu’il comprenait sans même savoir ce qui avait pus mettre son fils dans cet état. C’était une lueur qu’il avait pus lire mainte fois dans son propre regard. Une lueur qui lui provoqua un long frisson.
Le jeune homme, qui avait pris quelques années depuis son récent souvenir, passa devant lui et poussa une longue feuille qui lui barrait le passage.
- Esperanza !
C’était plus un cri de soulagement que de colère qui sortit des lèvres Lucas. Le cœur de Taylor manqua un battement lorsqu’il aperçut enfin à qui s’adressait son fils. Le puissant jet d’eau de la cascade illuminée par le soleil fit ressortir cette apparition qui lui sembla presque angélique. Assise sur un gros rocher près de l’eau…un peu trop près du bord à son avis, une petite fille d’une dizaine d’années tout au plus, tourna la tête vers le jeune homme. Loin d’être effrayée par le ton de Lucas la jeune demoiselle fit un grand sourire et se laissa glisser le long du rocher avant de courir vers lui les bras écartés, en l’air comme si elle allait s’envoler. Il eut juste le temps de se baisser et de la réceptionner. Taylor sourit lorsqu’il vit que si son fils avait bien l’intention d’exprimer sa colère à la petite, elle ne lui laissa pas le temps de parler et agrippa ses bras le long de son cou. Ce dernier leva les yeux au ciel avant d’enserrer la petite fille comme s’il avait s’agit d’un objet précieux. Puis il s’écarta et plongea ses yeux dans ceux de l’enfant avant de lui parler à sa hauteur. Taylor n’entendit pas les paroles du jeune homme, mais il vit l’enfant hocher la tête tout en gardant son éternel et beau sourire. Le commandant ne put quitter l’enfant du regard. Ses yeux, il n’avait pas besoin d’aller chercher bien loin pour savoir de qui elle les tenait comme il n’y avait pas besoin de se demander quel lien pouvait les unir tous les deux… L’émeraude clair de ses yeux ressortait comme deux pierres précieuses dans un visage encadré par des cheveux noirs de jais qui brillaient d’un reflet châtains lorsque le soleil les illuminait. Plus il la regardait et plus elle lui rappelait quelqu’un…son profil, son sourire…
La petite Esperanza hocha la tête avant d’enlacer à nouveau le jeune homme, de déposer un baiser sur sa joue et d’agripper sa main pour le pousser de toutes ces forces vers l’eau.

Etait ce un rêve ou l’avenir ? Il ne saurait le dire.
- Je comprends parfaitement que vous ayez envie d’y croire… mais je ne crois pas qu’il soit utile pour cela que vous preniez de tels risques.
La voix de son ami Jim chassa ces images qui laissèrent en lui une empreinte indélébile.
- C’est mon fils… répondit il d’une voix encore vague
- C’est aussi votre ennemi mortel, répondit l’ex-flic d’une voix amicale, sans Sky vous seriez probablement mort à l’heure qu’il est…
- Que feriez-vous dans ma situation ? Laisseriez-vous tomber Josh aussi facilement ? J’avais fait erreur Jim et comme vous dite, j’ai eu la chance de m’en sortir.
Taylor tourna la tête vers son ami qu’il fixa avant de hocher la tête.
- Et je ne fais pas deux fois la même erreur.
- Sans vouloir vous offenser, peut être que l’erreur est de croire que Lucas changera d’avis…
- Il n’en a pas après Terra Nova. C’est moi qu’il veut.
- Comment en être sure ?
Taylor fixa son ami d’un regard interrogateur, surprit de sa question. Jim lui renvoya son regard et haussa légèrement les épaules.
- Nos enfants sont une partie de nous. Et il nous est généralement difficile d’accepter qu’ils puissent faire d’autres choix que les nôtres…mais c’est pourtant le cas. Je me demande si la vengeance est la réelle motivation de l’alliance de Lucas avec les Sixers…
- Il n’a fait ca que pour me provoquer…
- Comment l’affirmer Taylor ?! Répéta t il d’une voix calme, peut être ne le sait il pas lui-même. Vous êtes liés par le sang non par le tempérament. Si tous les fils qui en voulaient à leur père devaient avoir une soudaine envie de les tuer, je serais surement en cavale à fuir Josh.
Le commandant ne put s’empêcher de sourire face à ce dernier argument.
- Et n’avez-vous justement pas eu quelques soucis relationnels avec votre fils ces derniers temps ?
Jim soupira en hochant négativement la tête.
- Très bien, sur ce point vous gagnez. Mais vous ne me ferez pas changer d’avis sur le fait qu’accepter votre fils dans le même logement que vous est une erreur dangereuse.
- Où l’auriez vous mis alors ? Dans un logement entouré de soldats ? Bonne image de prisonnier pour des réconciliations. Sky et sa mère ne sont que deux et je suis sure qu’elle aurait accepté s’il avait s’agit d’arracher des informations à Lucas, pas aussi sure pour une collocation.
Ce fut au tour de Jim de sourire.
- Il ne resterait que vous et votre famille en qui j’aurai eu le plus confiance, mais vous êtes déjà quatre.
- Oui merci, c’est déjà difficilement gérable parfois sans y introduire un combat de coq entre Josh et Lucas…
- On m’a dit que vous en aviez fait l’expérience oui.
Jim haussa les sourcils pendant quelques secondes en soupirant. Pas besoin d’autres mots pour que le commandant comprenne.
- Et pour être totalement franc avec vous, je n’aimerai pas trop que Lucas soit proche de Maddy. Elle est un peu trop curieuse depuis son fameux sauvetage… entre ça et son mariage, Elizabeth est sur le point de faire une crise de nerf.
- Félicitation d’ailleurs, j’ai été ravie d’apprendre la nouvelle.
- Sans doute plus que moi…
- Pourquoi avoir accepté alors ?
- J’ai accepté pour Reynold, je ne pensais pas que Maddy accepterai si vite.
- C’est une grand fille et intelligente. Elle n’a que 16 ans c’est vrai mais elle est très mature pour son âge.
- Maddy est juste douée…. Peut être est ce des craintes irrationnelles de père mais… disons que j’aurai moins peur si Josh m’annonçait qu’il se fiançait. Maddy est très curieuse, vive et gentille mais elle encore jeune Taylor. C’est une enfant…
- Peut être devons nous les laisser grandir en leur faisant confiance. A trop vouloir les protéger, on peut finir par les perdre. Regardez-moi…
- Les circonstances sont différentes.
- Peut être, mais cela change t il vraiment la conclusion ?
Jim ne sut quoi répondre et balança légèrement la tête en reportant son regard vers l’océan.
- J’ai fait des erreurs et j’aimerai simplement me les faire pardonner avant que…que je ne meurs un jour, dit il en reprenant la fin de sa phrase
- Vous avez encore un sacré bout de temps alors, répondit amicalement Jim.
Un bref sourire en coin fut la seule réponse du commandant. Son ami ignorait le rapport d’Elizabeth quant à son dossier médical et… c’était sans doute mieux ainsi. Il ne tenait pas à ce que le monde s’apitoie sur son sors ; encore moins que Lucas l’apprenne. Cela aurait réduit ces chances de réconciliations, le jeune homme voyant là une technique de manipulation de sa part.
- Entre nous, je ne crois pas que vous ayez réellement quelque chose à vous faire pardonner.
- Qui n’en a pas ?

* * *

Il se rappelait d’un jour où sa mère lui avait fait écouter une chanson très ancienne qui datait du 20e siècle. Une chanson qu’il n’avait que rarement entendu par la suite… Que disait-elle déjà ? Avec le temps, va tout s’en va. Il avait souvent remis ses paroles en doute mais à cet instant précis, il devait bien reconnaitre que le chanteur n’avait pas tord. Lucas balaya la pièce du regard… où était passé les divers appareils qu’il avait l’habitude de voir ? Tout avait été remplacé dans la pièce, jusqu’à l’emplacement des meubles. S’il n’avait pas gardé quelques repères visuels à l’extérieur, il aurait certainement pensé qu’il s’était trompé d’endroit. Certes il était resté quelques jours à Terra Nova il y a trois mois, lors du siège de la…cité ? Mais le jeune homme n’avait pas osé remettre les pieds ici. Ridicule non ? Il devait bien avouer qu’il en ignorait la raison. Jamais il n’avait douté de lui et de sa décision de faire un second portail ; depuis que son père l’avait jeté dehors, sa volonté n’en avait été que décuplée et il voyait toute l’importance de sa mission. Et pourtant… il faut dire aussi que les jours où il était revenu dans la colonie n’avait pas non plus été une partie de plaisir, entre la rébellion organisée par Shannon et son père qui jouait à cache –cache dans la forêt…
A présent, il n’avait plus que ça à faire si l’on peut dire. Marqué comme un animal par une puce électronique dont il avait apprit l’existence en prison – bon comité d’accueil pour une personne soit disant invitée non ? – il avait du ensuite se faire à l’idée que son cher père s’illusionne à vouloir refaire le bon vieux temps et l’accueillait gentiment chez lui. C’est trop charmant ! Oh oui il le haïssait ! Mais pas au point de sous estimer son ennemi ; son père tenait trop à sa vie pour prendre de tels risques…même si elle était plus courte que prévue. S’il l’accueillait chez lui, c’est qu’il devait avoir une idée derrière la tête. Il savait que Lucas ne le tuerait pas comme cela. D’autant plus qu’il était au courant pour son diagnostic sévère. C’était la seule raison qui l’avait empêché d’agir l’autre soir. « Tout viens à point à qui sait attendre » était devenu ces derniers jours son mot d’ordre. Otez la vie à son père maintenant serait en fait lui rendre service…Jamais il ne lui ferait ce plaisir ! Et cela Taylor le savait très bien. Cet accueil était donc un affront à l’image de son père ; les gens le verrait comme un homme bon alors qu’en réalité… Ceci dit, la vie lui avait bien prouvé que son père pouvait devenir naïf, ou prendre les gens pour des idiots il ne savait pas trop, dés lors qu’il s’agissait de famille. Dés lors, peut être n’était il qu’un idiot qui se mettait en danger ?
Ah la famille ! Ces discours l’avaient toujours profondément agacé. Pourquoi le fait que le même sang coulait dans les veines construirait des liens forts d’amour ? On voyait tous les jours dans la nature des bébés naitre, grandir et un jour se disputer le territoire avec leurs ainés. Or l’Homme, qu’était-il au fond ? C’est vrai, il devait bien avouer qu’en voyant ce Jim Shannon voler à la rescousse de son fils, il avait eu lui-même une pointe d’amertume et de regret, mais ce n’était pas ce que tous s’imaginaient. Ce qu’il regrettait c’est de ne pas avoir connu quelqu’un avec qui il aurait partagé ce lien fort et complice. Jim et Josh Shannon n’étaient pas aussi proche simplement parce qu’ils étaient père et fils ; ils ne l’auraient pas été qu’ils se seraient peut être aussi bien entendu… En fait si, Lucas avait connu une personne semblable…et son père l’avait froidement abattu sous ses yeux le soir de son expulsion !!
Le jeune homme serra les dents tandis que son regard fixait les plantes qui avaient envahis son ancien labo. Son cœur fit un bond et il eut un mouvement de recul lorsqu’il aperçut une forme familière… une petite forme longue et cassée. Il s’approcha de la table et repoussa énergiquement quelques plantes sans grandes attentions pour ces dernières. Non, il n’avait pas rêvé ; c’était bien le prototype sur lequel il travaillait et que son père avait violement fracassé avant qu’il ne le chasse hors de Terra Nova, qu’il avait sous les yeux. Il manquait quelques morceaux, et la personne qui l’avait retrouvé n’était pas parvenu à le faire marcher mais… Le fantôme d’un sourire fier traversa son visage lorsqu’il imagina un vieux scientifique en train de s’acharner à vouloir comprendre son travail pour ne parvenir finalement qu’aux bases. De bonnes bases c’était certain… mais les bases malgré tout. Et lui aurait toute la vie devant lui pour améliorer cette technique et ce savoir. Un grognement sourd attira son attention. Il reposa une partie de l’appareil et se dirigea vers la source du bruit. Perdue au milieu de ses plantes, une silhouette à blouse blanche était penchée au dessus des ordinateurs. Il reconnaissait sans peine les diverses formules qui s’affichaient sur l’écran en face d’elle. La silhouette féminine était jeune et il ne voyait d’elle que de longs cheveux noirs de jais qui se terminaient en cascade. Elle était vive et sa tête virevoltait de droite à gauche et de haut en bas. De temps à autres elle émettait des « Ah ! » et des « Oooh ! » d’exclamation. Quelques « Hein ? » ressortaient souvent. Sans doute une élève, novice, qui essayait de comprendre ses travaux. Que croyait-elle franchement ?! Il approcha doucement derrière la jeune femme et s’apprêtait à parler lorsqu’il fut coupé dans son élan par une vague d’énergie qui venait d’envahir la jeune inconnue. Elle tapota quelque chose sur le clavier, fit mille manœuvre et… réussit à faire le lien entre deux ou trois formules. Ok. Il devait bien avouer que c’était pas mal pour une débutante…mais c’était comme de refaire un exercice à un problème déjà corrigé. Il lui donnerait un 16/20 à la rigueur. La jeune femme elle, semblait aussi fière qu’heureuse de sa prestation. Lucas fut amusé de voir la lueur d’excitation et de curiosité qui luisait dans ses yeux marron. Il décida de ne rien dire et de s’appuyer contre le rebord de la table, bras croisés, pour l’observer, cette dernière ne l’ayant toujours pas remarquer. Maintenant qu’il l’observait bien, elle était plus jeune qu’il ne l’aurait pensé. Elle devait avoir l’âge de Sky. Mais c’est tout ce qu’elle avait de commun avec la jeune femme. Sky était d’un tempérament et d’une nature assez proche de la sienne ; raison pour laquelle il l’avait appelé « petite sœur ». Cette jeune femme était beaucoup plus innocente et fragile. Il était persuadé que Sky mènerait des batailles sans problème tandis que cette jeune fille là, il avait l’impression qu’il suffisait de la faire tomber pour la briser. Quant au physique, si Sky était très belle, il devait bien l’avouer, il ressortait d’elle un côté beaucoup plus mure que chez cette demoiselle dont les yeux brillaient d’une lueur enfantines. Etait ce ses yeux, ou son sourire qui lui donnait ce petit côté joyeux et plein de vie ? Tout ce qu’il savait, c’est qu’il n’avait jamais vu une personne qui lui inspirait cela… Il en avait vu des sourires. Des hypocrites, des tristes, des sadiques… mais aucun comme celui là. Qu’il s’agrandisse ou diminue lorsqu’elle réfléchissait, il restait toujours présent. Et lorsqu’elle remit ses longs cheveux derrière son oreille, il y avait quelques choses d’innocent et de gracieux dans son geste. La lumière du labo illuminait ses yeux comme deux lumières qui ressortaient de ces pupilles. Le jeune homme se prit à sourire malgré lui en contemplant la jeune fille. Il fut un instant touché par elle. Il en avait vu des belles jeunes femmes au cours de sa vie, il devait d’ailleurs bien avouer qu’il n’avait pas été complètement insensible à celle de Sky ; Pourtant, rien n’équivalait celle de cette jeune fille. Il y avait quelque chose de pur qui se dégageait de…
- Aaahhh ! lança-t-elle dans un petit cri en faisant tomber ses calculs au sol lorsqu’elle réalisa la présence de Lucas, be- bon sang ! Vous avez failli me provoquer un arrêt cardiaque. Termina-t-elle une main sur la poitrine.
- Si vous voulez parvenir au bout de cette équation il va falloir corriger ça. Répondit-il amusé par la situation en gardant malgré tout un visage stoïque.
La jeune fille le fixa un instant avant de regarder le calcul dont il lui parlait puis reporta à nouveau son regard vers lui. Son sourire avait changé, mais pas disparut. Il était gêné mais bien présent. Son regard hésitait entre la curiosité et la peur. Il sut à son recul qu’elle savait qui il était et… lui aussi la reconnut. Il se figea durant quelques secondes se demandant comment il n’avait pas pus la reconnaitre plus tôt.
- Euh merci, finit elle par dire. Vous …vous voulez que je lâche vos travaux ?
- Pourquoi ? Vous croyez que j’ai peur que vous ne les copiez ? lança-t-il avec un sourire automatique.
- Ne me sous-estimez pas ! Se défendit-elle dans un cri de fierté
- Alors ne vous surestimez pas.
- Vous pouvez parler….répliqua t’elle d’une voix tremblotante, qu’est ce que vous attendez de moi ?
Il fronça les sourcils lorsqu’il vit l’attitude de défense de la jeune femme. Il avait oublié qu’il avait l’étiquette de Dark Vador dans cette cité. Les yeux de Maddy passaient de son regard à quelque chose d’autre…suivant son regard il s’aperçut que sa main avait automatiquement attrapé son arme. Encore une chose paradoxale de son cher père qui lui avait consenti un moyen de défense alors que s’il tentait quoi que ce soit, une horde de soldat lui tomberait dessus avec le seul rêve de le tuer. Il posa l’arme sur la table et leva les mains devant la jeune fille.
- On se détend ok ? Tu ne me serais de toute façon d’aucune utilité…
- Si vous pensez que ca me vexe ! Mentit-elle
A nouveau il sourit devant la mine boudeuse de la jeune fille qui contrastait avec sa réponse.
- Tu es une piètre menteuse petite
- Et alors ? Je considère cela comme une qualité. Moi au moins je ne me comporte pas en ado puéril !
Cette fois, il ne sourit plus du tout et s’approcha d’elle en plantant son regard dans le sien. La jeune fille recula légèrement sans détourner les yeux. Après un instant d’hésitation, elle s’appuya à son tour contre le rebord de la table et croisa les bras. Elle lui adressa un regard hautain avant d’ajouter
- Auriez vous l’obligeance de me laisser travaillé puisque de TOUTE EVIDENCE vous n’avez pas besoin de mes services ? Je vous en serai vraiment très reconnaissante.
Sur ces mots elle se remit dans la lecture de ses calculs sans accorder au jeune homme le moindre regard. Stupéfait, il ne recula pas et ne cessa pas non plus de la regarder. Elle tourna lentement la tête vers lui avant de revenir rapidement à ses calculs.
- J’ai besoin d’un minimum d’espace vital, ajouta t’elle en le repoussant au bout de quelques minutes.
Lucas ne savait plus s’il devait s’énerver ou s’amusé de la situation. Il ne savait pas non plus si cette fille était pétrifiée ou indifférente. Il décida finalement de rester et pointa son doigt vers un autre calcul.
- Ca non plus ce n’est pas bon. Vraiment ce n’est pas bien parti si vous faites des fautes à toutes les lignes.
Maddy feignit de ne pas prêter attention à ce qu’il lui disait et acheva son autre calcul. Il la vit revenir à l’endroit exact qu’il lui avait indiqué, barrer, réfléchir pour inscrire autre chose.
- Ca n’est toujours pas ça.
- Pardon ?
- Ce n’est pas la bonne réponse.
- Mon calcul est bon ! Vous n’allez pas me contredire sur ce calcul là quand même ?
- Sur ce point là non, mais il faut tenir compte de l’ensemble.
Le regard de la jeune fille virevolta de gauche à droite et il l’observa se mordre la lèvre avant de ravaler sa salive. Oui elle était déçue. Et d’une certaine manière, elle lui faisait pitié. La jeune fille semblait réellement intéressée.
- Pourquoi ne pas abandonner tout simplement ?! C’est peine perdue pour vous.
- Cela fait une semaine que je ne dors plus à cause de cela. Alors le mot abandonner ne fait pas partie de mon vocabulaire.
- Une semaine oh ! Quel exploit. Moi ca fait presque dix ans.
Maddy reposa son stylo d’un geste sec avant de lancer un regard noir à Lucas.
- Eh bien dans ce cas aidez-moi puisque c’est vous l’expert ! Mais peut être qu’après tout le mot reconnaissance ne fais pas partit de votre vocabulaire, lança t’elle d’un ton pédant.
- De quoi ? Avoir aidé votre père à me faire prisonnier ? Ce serait plutôt à lui et votre cher commandant d’être reconnaissant. Maddy Shannon n’est ce pas ? La fille du sheriff …
Maddy le fixa d’un air déçue et désabusé. Elle hocha négativement la tête tout en soupirant.
- Vous savez, Lucas Taylor n’est ce pas ? Le fils du commandant…. Ajouta elle en mimant son ton, tout le monde n’a pas un esprit aussi tordu et, de toute évidence, torturé, que le votre ! Il y a encore des personnes qui n’agissent pas dans un double intérêt.
Encore une fois il ne put s’empêcher de sourire face à l’argument de la jeune femme. Il devait bien avouer qu’elle l’amusait même si une partie de lui était agacé par elle. Il ne répondit pas tout de suite et l’observa. Elle n’avait rien de commun avec tous les Shannon dont il avait pus croisé la route… enfin si, elle ressemblait énormément à sa mère Elizabeth Shannon. Mais il avait du mal à la voir comme ses autres ennemis.
- L’expérience m’a appris que les gens ont beaucoup plus d’intérêts qu’ils ne veulent bien l’avouer. Je vous accord que j’ai été un peu ingrat envers vous… petit conseil pour vous prouvez ma gratitude… descendez de votre petit nuage tant qu’il en est encore tant. Le monde n’est pas tout rose. Dit-il avant de s’éloigner.
- Il n’est pas si gris non plus. C’est vous et votre bande de copains qui détruisez tout sur votre passage, et cela uniquement pour vos histoires de familles.
Le jeune homme se retourna instantanément et lui lança un regard noir, se retenant de ne pas l’étrangler. Il était fixé ; elle ne l’amusait plus du tout !
- Je vous interdis de parler de ça ! Qu’est ce que vous savez à propos de moi au juste ?
- Ce que mon père m’en a dit, ajouta t elle d’un ton moins assurée en voyant le regard meurtrier du jeune homme.
- Oh alors dans ce cas ! Se moqua-t-il
- Et ce que m’a dit Sky aussi…
Il lui adressa un sourire moqueur et mauvais.
- Avec tout ca vous pourrez écrire ma biographie ! M’avez-vous déjà cerné docteur ?
Maddy le fixa avant de baisser les yeux en se mordant la lèvre. Il soupira, méprisant, avant d’hocher négativement la tête et de se retourner. Il n’en avait pas besoin de beaucoup plus. Il avait été curieux de savoir qui s’intéressait à ses travaux et lorsqu’il avait vu qu’il s’agissait de la fille Shannon, il avait été intrigué. Maintenant il savait que sa sauveteuse n’était qu’une enfant qui avait simplement obéi à papa et qui en plus se mêlait de se qui ne la regardait pas.
- Pourquoi vouliez-vous détruire Terra Nova ?! lança-t-elle en s’élançant à sa poursuite.
Il ne s’arrêta pas et ne répondit pas.
- Attendez ! Pourquoi ne répondez vous pas ? Ce n’est qu’une simple question. Vous ne croyez donc qu’en l’argent pour…
Bon sang ! Cette fille était plaie ! Il se retourna rapidement. Maddy manqua de le heurter, surprise.
- Vous ne me connaissez pas si bien que ça on dirait. Vous n’avez pas déjà la réponse ?
- Je veux juste comprendre !
- Pourquoi ?! Qu’est ce que mes intentions, mes buts et mes projets peuvent bien vous faire hein ?! Parce que vous m’avez sauvez vous vous croyez mon gardien ?
La jeune fille le fixa et ouvrit la bouche sans qu’aucun mot n’en sorte. Elle pâlit et se sentit gênée. Pourquoi ? Elle ne s’était pas poser la question. Ce qu’elle savait c’est que ces questions la hantaient depuis qu’elle avait trouvé le jeune homme au bord du lac. Elle avait beau se dire qu’il était leur ennemi, son image ne la quittait plus. Ce moment de faiblesse ne la quittait plus. Comme une énigme, elle était persuadé qu’il y avait quelque chose à découvrir. Lorsque Sky lui avait raconté son aventure, suite à sa dispute avec son frère, elle n’était pas parvenue à dissuader la jeune fille ; bien au contraire ! Mais elle devait bien reconnaitre qu’en cet instant, elle se sentait ridicule. Et confortée. Quelque chose brillait dans les yeux du jeune homme ; quelque chose qu’elle reconnaissait comme étant une souffrance. Ou bien était ce elle qui interprétait ?
A nouveau il ne put s’empêcher de fixer le visage de la jeune fille. Même dans ce moment de colère, elle lui inspirait une certaine douceur, une innocence. Il n’y avait aucune malice dans ses questions. Elle cherchait vraiment à le connaitre. Mais pourquoi ? Elle venait à peine de le rencontrer ! La jeune fille détourna les yeux et haussa les épaules.
- Je ne sais pas, avoua t’elle sincèrement. Je crois que j’ai du mal à établir une logique entre l’homme que j’ai vu assassiner le lieutenant Washington et celui que j’ai sauvé il y une semaine.
Il la fixa sans répondre et un eu effrayé. Qu’avait elle vu au juste le jour de son sauvetage. Il était tellement faible qu’il ne lui restait que de vagues souvenirs de cet instant.
- Et ca me fait un sacré mal de crâne depuis quelques jours, acheva t’elle.
Lucas eut un sourire en coin avant de soupirer. Elle aussi allait finir par lui donner mal à la tête. Il avait fallu que ce soit Sainte Theresa qui se porte à son secours, comme s’il avait besoin de ça !
- J’étais conscient et en possession de toutes mes facultés lorsque j’ai fait un trou dans le crâne de cette femme ! dit-il en s’approchant de la jeune femme, je ne regrette absolument pas mon geste. Cela répond t il a vos questions ?
La jeune fille ravala sa salive sans un mot. Il la fixa encore quelques minutes.
- Si vous comprenez aussi bien mes travaux que ma psychologie, je vous conseille d’abandonner sur le champ. Ce sera mon deuxième conseil.
- Comment un homme qui abat froidement une personne peut il, agonisant, montrer une certaine tendresse ? Comment peut-il pleurer ?
Une gifle. Voilà ce qu’elle lui avait mit par ces dernières révélations. Un seau d’eau froide lui aurait, à coté, procurer une certaine chaleur !
- Un simple moment de faiblesse, siffla-t-il.
- Révélateur, continua t’elle.
- De quoi ? Que je sui un homme bon au fond c’est ça ?
- Peut être… à vous de me le dire.
- Vous savez au fond vous en êtes comique.
Lucas se retourna et s’éloigna sur ces derniers mots. Il avait besoin de s’éloigner de cette jeune fille qui commençait à poser un peu trop de questions, et qui, de toute évidence, l’avait vu dans un moment de vulnérabilité. Ce qui lui déplaisait fortement ! Elle ne chercha pas à le rejoindre.
- Comique ou pathétique ! lança-t-il avant de disparaitre définitivement.
Maddy le regarda s’éloigner et fronça les sourcils. Elle se remit à ses calculs sans pouvoir se concentrer. Les paroles de Lucas résonnaient dans sa tête et la décourageait. Son sang se mit à bouillir. Abandonner ? Lui non plus ne la connaissait pas ! Elle allait lui montrer de quoi était capable Maddy Shannon !




A suivre


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