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| Solitude nocturne... Ou presque ? | Sandy | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Solitude nocturne... Ou presque ? | Sandy Sam 3 Mar - 17:43 | |
| Solitude nocturne... Ou presque ? La science ne se fait qu'au hasard de l'expérience. → Type de RP: Libre → Noms des participants: Lucas Nicholls & Sandy Connors
→ Date et heure du RP: Début avril 2149, 23h30. → Climat: Ciel dégagé, température clémente
→ Intrigue en cours: -
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Dernière édition par Lucas M. Nicholls le Mar 21 Aoû - 12:48, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Solitude nocturne... Ou presque ? | Sandy Sam 3 Mar - 17:44 | |
| Une puce grise. Petit carré de haute technologie pas plus épais qu’une feuille de papier, un peu plus grand qu’un timbre poste, ces morceaux de papier colorés servant autrefois aux services des postes, lorsque l’humanité pouvait encore se permettre d’abattre des arbres afin de communiquer. L’intérêt de la chose, outre sa taille plus réduite, était la mémoire que des années de travaux en ingénierie avaient permis de lui conférer : vous ne pouviez imaginer le nombre de choses que vous pouviez compiler là-dedans ! Mais la seule chose que ne parvenait à se figurer Lucas, c’était où pouvait bien se trouver cette fameuse carte.
Cinq heures moins le quart ce matin-là. Respectant au pied de la lettre le vieil adage assurant que le monde appartenait à ceux se levant tôt, le scientifique avait devancé son réveil pour mieux commencer la journée du bon pied : rapide petit déjeuner, choix preste de ses vêtements –chemise et pantalon come à l’ordinaire, ses activités ne nécessitant pas le porte de l’habituelle blouse blanche permettant de repérer de loin les membres des services de recherches et de santé de la colonie-, sa sacoche attrapée à la volée et sa demeure fermée à clef, avant d’entamer d’un pas tranquille mais néanmoins enjoué le trajet séparant son domicile de son lieu de travail. C’était avec une griserie nouvelle que Nicholls parcourait les larges allées de Terra Nova ; bien entendu, chaque matin, l’idée de retrouver ses recherches l’emplissait de motivation, mais ce jour-ci était un peu plus spécial que les autres. Enfin, pour être plus exact, ce serait la nuit qui le suivrait : une comète jusqu’alors inobservée, et provenant sans nul doute du nuage de Horst, allait flirter avec l’atmosphère terrestre, permettant à l’équipe d’astronomie de Terra Nova de réaliser une quantité astronomique –si vous nous pardonnez le jeu de mots- de relevés et de mesures, tout en savourant le magnifique spectacle de la nature. Vous comprendrez donc à quel point Lucas se trouvait de bonne humeur ! Sans compter que la météo, optimale, ne viendrait en rien gâcher ce moment unique. L’Américain ne ressentait aucun sentiment de propriété vis-à-vis de cette comète ; certes, il avait énormément travaillé sur elle, mais il s’agissait avant tout d’un travail d’équipe, dans lequel il avait réussi à s’intégrer et à participer pleinement, sans vraiment être tenté de faire cavalier seul, bien que le nombre de soirée passé seul au labo afin de finir ce qu’il avait commencé s’additionnaient depuis plusieurs semaines déjà. Ce fut d’ailleurs une équipe tout aussi enjouée que lui que retrouva le professeur en pénétrant dans le Saint des Saints, son sanctuaire, son chez lui, à savoir la section dédiée à lui et à ses collègues au sien du bâtiment des sciences. Après les salutations d’usage et l’examen enthousiaste du compte à rebours engrenant les secondes des heures restant avant le grand évènement, tous s’étaient remis au travail, s’occupant pour mieux lutter contre l’impatience.
Lucas se sentait vraiment transporté. Il ne s’agissait que d’une masse de roches, de gaz, de glace, que sais-je encore, qui allait simplement traverser un morceau d’espace à la portée de ses yeux, sans qu’il puisse y faire quoi que ce soit, à part la contempler, et pourtant, il n’aurait donné sa place pour rien au monde. La fatigue elle-même ne semblait avoir de prise sur lui : l’astrophysicien s’était résolu à remballer ses affaires tard le soir précédent, et avait peu dormi pour pouvoir être aux premières loges afin d’observer le lever du soleil, désireux de trouver une occupation afin de rendre utile tout ce surplus d’énergie dû à l’adrénaline. Mettre en place tout le matériel de mesure et passer en revue des dizaines de fois chaque programme, chaque balise, chaque signal leur prit la journée, qui se conclut pas un dîner organisé au pied levé, composé de casse-croûtes divers et dégusté dans un bureau, au pied levé, tout simplement. C’était vraiment incroyable. Le chercheur allait assister à ce que peu avaient vu, et en plus, il était entouré par tant de personnes sympathiques, ouvertes, charmantes avec lui. Vraiment génial.
La comète ne devant passer qu’aux alentours de trois heures du matin, il fut décidé que tous iraient se reposer jusque là, bénéficiant d’un repos bien mérité après tout le travail abattu depuis des mois. Nicholls se porta volontaire pour rester de permanence, et, assurant à ses collègues que tout irait bien, il les regarda quitter le bâtiment, chacun partant dans une direction différente, seul ou par petits groupes, souriant doucement, les saluant d’un geste de la main. Vingt heures deux. Bon. Autant travailler encore un peu.
Ce fut une demi-heure plus tard que Lucas tomba sur une tablette numérique où un message vidéo était en attente, à son intention : Fitzgerald, un membre de son équipe dont les longues nuits blanches avaient fini par avoir raison, et qui observerait le phénomène depuis son lit à son grand damne, le prévenait que les dernières mises à jour nécessaire à la mesure de la quantité de carbone récoltée dans les particules qui retomberaient suite au passage du corps céleste se trouvaient sur une puce grise laissée sur son bureau. Puce qui, d’après de premières conclusions, s’avérait introuvable.
Ironique, qu’avec tous les moyens ultra-performants rapportés de 2149, et permettant ainsi aux plans de travail de ne plus crouler sous les documents, on puisse perdre quelque chose, n’est-ce pas ? ça n’était pas pour autant le moment de faire de l’humour : certes, il restait du temps, mais Lucas n’aimait pas travailler dans la précipitation, sans omettre que la carte demeurait invisible. Ce dernier re-visionna bien cinq fois le message, sans y trouver de pistes supplémentaires ; inutile également d’aller chercher du côté des casiers personnels des chercheurs : il ne connaissait pas le code d’ouverture de celui de Fitzgerald, qui avait coupé, comme par hasard, son biper. Comme quoi, quand tout commence bien, ça peut également tourner très vite à la micro-crise…
Sans perdre ni calme ni patience, Nicholls fit un rapide bilan : le complexe paraissait complètement vide, et d’informaticiens capables de régler le problème à la source, et de personnes à qui demander de l’aide. Sans compter qu’il allait falloir rallumer toutes les lumières afin d’engager une fouille complète d’une très très vaste zone… Inspirant profondément, l’astrophysicien dénoua les boutons de ses manches qu’il releva jusqu’au coude, avant de sortir de son bureau et de chercher des yeux, dans la semi-obscurité engendrée par le mélange entre la nuit et le halo de sa lampe de bureau l’interrupteur général… Ce fut alors qu’une faible lueur attira son attention, à une dizaine de mètres de là, sans doute une autre lampe. Un oubli, ou au contraire un spécialiste ayant lui aussi décidé de consacré des heures de sommeil à la science ? S’il y avait bien âme qui vive, ce serait une paire de bras en plus, ou tout simplement quelqu’un à qui demandé si, par le plus grand des hasards, il n’aurait pas aperçu une carte mémoire grise traîner dans un coin…
Bien que le décor soit presque lugubre –imaginez des locaux d’un blanc d’hôpital plongés dans le noir, et complètement vides…-, et que le jeune homme ne se sente pas immensément emballé par l’idée d’aller interrompre un ou une collègue en plein travail, lui pour qui le premier contact demeurait le plus laborieux, il se résolut à creuser cette piste. Un coup d’œil à sa montre -23h30-, puis l’Américain s’approcha de cette source de lumière ténue… |
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| Sujet: Re: Solitude nocturne... Ou presque ? | Sandy Sam 28 Juil - 17:14 | |
| Dans le grand local au blanc aussi immaculé que ceux des hôpitaux, une jeune femme avançait dans le noir...enfin pas totalement....sa vieille lampe accrochée à son bracelet illuminait suffisamment son chemin. Elle avançait doucement, bras croisé au milieu des labos, ne prêtant guère attention à ce qui s'y passait. A vrai dire, elle ne s'était pas posé de questions; l'endroit avait l'air vide et elle avait envie de se promener et... de visiter. Enfin pour la seconde fois. Maintenant qu'elle y repensait, il lui semblait que c'était dans un laboratoire similaire qu'elle avait rencontré un astronome...
Elle n'avait pas la tête à penser au travail. Ce qu'elle cherchait s'était à être le plus loin possible de son domicile.
Depuis son arrivée, les événements s’étaient enchainés à son grand malheur comme à son plus grand bonheur. Car si Sandy n’aimait montrer les profondeurs de son âme, ce qu’elle haïssait le plus était de se retrouver seule avec elle-même. Elle aimait être seule… mais au milieu des gens. Elle en connaissait parfaitement la raison, là n’était pas la question. Connaitre la source du problème n’était pas toujours le remède à ce dernier… tout du moins pas dans son cas.
Combien elle enviait les profanes de la psychologie ! Eux au moins avaient la chance de prétendre avoir un dernier espoir de soumettre une partie de leur vie et de leur psychisme à une analyse non effectuée. Elle, elle avait déjà tout essayé ! En réalité, son traitement n’avait jamais prit fin, la vie vicieuse avec elle, n’ayant cessée de lui imposer des épreuves qui ne faisaient que réactiver d’anciens traumatismes en cours de guérison... Son travail était ainsi son unique thérapie. Pouvoir aider les gens à accepter les souffrances qu’ils avaient endurées, se comprendre et être en paix, se sentir soutenu et pardonner, tout cela lui permettait elle-même de se guérir par une sorte de transfert. Sandy avait beaucoup appris durant ses années dans l’entreprise privée du docteur Robert, de même qu’à la police, mais le seul endroit où elle s’était sentie bien était à l’hôpital et durant ces interventions à l’hôpital psychiatrique. C’était comme ça, les cas dont personne ne s’occupait, qui semblait désespérés l’attirait inexorablement. Chaque individu était une énigme à résoudre avec laquelle elle jouait un peu… Egoïste ? Peut être. Mal ? Oh, il y avait bien longtemps que la jeune femme ne voyait plus le monde en Bien ou en Mal. Il n’y avait que des Hommes, leurs pulsions, leurs morales, leurs histoires, le tout inscrit dans divers sociétés et groupes. Les choses n’étaient pas si différentes ici. Sandy ne connaissait pas réellement les Sixers mais elle trouvait cela étrange qu’un pèlerinage seul se soit rebellé…ca ne semblait pas naturel. Et si c’était planifié, elle pressentait que Hope Plaza n’y était pas étranger. Hope Plaza !
HOPE … quel nom ironique ! La plupart des dirigeants de cette place n’était que des individus qui ne rêvaient que de s’enrichir… s’enrichir dans un monde qui mourrait… il fallait vraiment être pathologique ! Non. Non finalement, elle comprenait qu’on veille améliorer son confort dans un monde où l’air était assez irrespirable ; c’était presque un instinct de survie. Mais ce qui l’étonnait vraiment en revanche, c’est que les dirigeants de Hope Plaza ne se soient pas précipité vers la première porte de sortie et ne se soient pas établis un loft sur Terra Nova. Pour avoir mené des recherches sur le directeur, elle savait qu’il était loin d’être un enfant de chœur ! Il y avait quelque chose d’étrange. Aussi étrange que le départ des Sixer pour un endroit remplis de dangers…Bas ! Il y avait bien des aventuriers ! Ca y est elle devenait maboul ! Complètement parano. Les Sixers n’avaient rien avoir avec Hope Plaza ca n’avait aucun sens. C’était simplement un groupe qui n’était pas d’accord avec la politique du commandant. Satheen devait être un leader au même titre que le commandant, et chacun voulant le pouvoir, les deux groupes s’étaient séparés et retranchés dans une simple lutte de domination. En cherchant bien, elle devait bien avouer que la politique du commandant n’était pas parfaite : Sandy n’aimait pas le côté communautaire de Terra Nova et le modèle militaire du « gouvernement » ; Terra Nova avait par moment des allures sectaires…. Mais bon, il ne faisait de mal à personne, au contraire. Seulement, elle pouvait comprendre la tentation de vouloir s’enfuir, bien qu’elle-même ne le fasse pas. A chaque bruit suspect la jeune femme ne pouvait s’empêcher de s’arrêter et d’inspecter la présence éventuelle d’un Sixer. C'était Ridicule ici n'est ce pas ? ! Elle le savait mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Les images de son cauchemar étaient encore trop présentes dans son esprit…
Sandy entendait encore les cris de ses voisins, sa porte claquer avant qu’elle ne se retrouve devant un corps, mains ensanglantées. Elle était d’un calme stupéfiant tandis que son souffle était irrégulier et que son cœur battait la chamade. Soudain, un inconnu familier l’attrapait au niveau de la gorge tandis qu’un poignard s’enfonçait dans son ventre légèrement arrondi. Pourtant, elle ne ressentait aucune haine, aucune colère…au contraire, ne subsistait qu’une sensation de sécurité et de chaleur bienveillante qu’accompagnait une grande tendresse pour ces bras qui l’entourait. Alors qu’elle tombait à genoux, elle vit la silhouette de son mari John qu lui souriait au milieu de la place de Terra Nova. Il discutait avec des nouveaux soldats que les gens regardaient avec haine. Elle était debout à présent, toujours agonisante même si elle n’avait pas mal. Le commandant K. avait disparut et les Sixers avaient pris le pouvoir. C’est alors que quelque chose traversa le ciel, comme une comète. La voix de sa sœur lui hurlait de partir mais ce n’est que la silhouette d’un homme astronome qui lui faisait signes. A elle comme à d’autres. Kara passait devant elle paniquée. Les Sixers eux-mêmes n’étaient pas rassurés. Sandy tentait de prévenir Kara mais elle a à peine le temps de voir le visage de son amie que celle-ci est absorbée par le nuage de poussière qui s’avance vers eux telle une nuée ardente. Lorsqu’elle se réveilla, elle était allongée, paralysée, dans une colonie déserte et détruite….brulée et balayée par un souffle naturel. Les épais nuages rouges traversés par des éclairs ne diffusaient qu’une pluie de sang. Elle avait froid, elle suffoquait… les arbres étaient détruits, il n’y avait plus aucune créatures…
Sandy chassa ces images. La première chose qu’elle conseillerait à un patient serait d’analyser ce cauchemar. Mais elle-même n’en n’avait pas très envie. La mélodie de piano qui avait accompagnée son rêve lui donnait suffisamment la solution à l’énigme de son rêve. Ce qu’elle s’efforçait d’oublier par l’alcool, son esprit ne cessait de lui rappeler. Une larme s’échappa de son œil droit et glissa sur sa joue. Elle l’essuya rapidement avant de sourire d’un faux sourire.
- Tu es ridicule ma pauvre fille ! se dit-elle à voix haute.
Elle avait quelques heures devant elle avant que la colonie ne s’éveille. Elle ne voulait rien faire. Ce qu’elle ne voulait surtout pas c’était dormir.Alors elle ferait son petit tour puis irait visiter un autre local. A nouveau, ses sens se mirent en alerte. La jeune femme prit soudainement conscience de la réalité et aperçut une lumière qui arrivait vers elle : Quelqu'un était là ! Gênée que que cette personne n’ait pus la voir dans un moment de faiblesse, elle essuya rapidement une seconde larme et inspira profondément en cherchant à faire le vide dans sa tête.
- Reste calme et pratique beaucoup d’exercices, se murmura t’elle. Hummmmmmmmmmmmmmmmmmm
La jeune femme ouvrit les yeux, déterminée à savoir qui était là. A quoi bon jouer les agent secret ?
- Euh désolé je crois que je n'ai pas le droit d'être là hein ?
Merde ! Sa voix était plus instable qu'elle ne l'avait pensé. Bon il valait peut être mieux attendre de savoir qui était cette personne. Pourvu que ce ne soit pas un patient ! |
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| Sujet: Re: Solitude nocturne... Ou presque ? | Sandy Mar 21 Aoû - 17:24 | |
| Beaucoup de philosophes avaient un jour pensé que l'homme s'opposerait à la machine dès que celle-ci prendrait le pas sur lui, le rendant aussi dépendant que dépassé. Lucas avait eu tout le loisir de les lire durant ses études dans le futur, mais n'avait pu en comprendre réellement la thèse, pour une unique et excellente raison : il était un enfant de la technologie. Sa passion pour les étoiles tout d'abord le contraignait bien entendu à utiliser toute une batterie de machines plus complexes les unes que les autres, qui accroissaient sa vision, ralentissaient la course des astres, retenaient grâce à une mémoire exponentielle la moindre intensité lumineuse, la moindre image captée par des centaines de rétines numériques. Ces instruments étant le seul moyen pour l'être humain d'observer correctement la voûte des cieux, l'astronome en avait fait des extensions de sa propre personne, parvenant en bon scientifique à les faire fonctionner tout en pensant à tout autre chose, par une série de gestes mécaniques répétés des millions de fois, et réalisables dans n'importe quel état d'esprit. Mais si l'Américain était à ce point une créature de mécanique, ça n'était pas seulement à cause de l'univers ultra moderne l'entourant, et duquel il savait tirer tous les potentiels, non; Lucas était une machine. Vraiment.
Cela vous paraîtra fou, déraisonnable, irréel, et pourtant. Regardez-le, juste un instant, alors que perdu dans ses pensées, il arpentait les bureaux à la recherche de la carte à puce manquante. Son visage demeurait détendu, concentré, mais c'était bien ses yeux qui le trahissaient, analysant chaque détail, vif et en même temps indifférent, purement mathématiques et aseptisés. Oui, il avait un problème. La solution de ce dernier se trouvait quelque part dans ce bâtiment. Il ne restait plus qu'à la trouver. Fin de l'algorithme. Y mêler une quelconque sorte de panique ou d'appréhension aurait été superflu, voire dommageable pour la suite du projet, si bien que son cerveau, comme pratiquement tout le temps, avait remisé la palette de ses émotions au placard, usant et abusant de sa logique rompue à tout type d'énigme. Certes, ici, il ne s'agissait pas de décrypter un quelconque relevé radar, ou de calculer la distance entre deux supernovas, mais le principe demeurait globalement le même, une dimension matérielle en plus. Seul le facteur temps risquait de faire basculer l'équation, menaçant les règles de calcul régissant sa vie ainsi que l'expérience d'une fin prématurée. Mieux valait s'activer et ne pas y songer. La productivité avant tout, comme on dit.
Cependant, tout ce beau schéma avait été mis en stand-by par une découverte pour le moins étrange, à savoir celle d'une autre âme solitaire avalée par la bâtisse, et tel un autre Geppetto dans le ventre de Monstro, il avait été attiré par cette présence, sa part d'humanité parvenant à s'exprimer un instant en coupant la parole à son coeur robotique. N'était-ce pas normal d'être poussé à rejoindre ses semblables quand dans la nuit vous étiez seul ? N'était-ce pas cela la soif de chaleur humaine ? Sans aller jusqu'à dire que Nicholls avait jusque là souffert inconsciemment de sa solitude, il fallait avouer que sa curiosité l'avait encouragé à entreprendre ce qu'en temps ordinaire il n'aurait même pas considéré : adresser la parole à une personne sans y avoir été invité. Etant resté immobile durant quelques secondes sur le seuil du bureau, l'ordinateur central ralluma lui-même le courant, branchant ainsi les longues lampes halogènes des plafonds ; plus aucune ombre ne subsistait, impossible de se cacher, d'esquiver la confrontation qu'il avait cherché, et qui à présent ne lui paraissait plus tant que cela une bonne idée.
Devant lui se tenait une jeune femme, visiblement aussi peu à l'aise que lui, les bords de ses paupières subtilement rougis. Tout ceci représentait un réel défi pour l'astronome, qui n'était pas très doué en improvisation, encore moins avec une personne du sexe opposé, et encore vraiment moins lorsque cette dernière venait de pleurer. Enfin, Lucas avait mille ans de retard en terme de relations humaines, mais une irritation due à des larmes, ça, il savait encore le remarquer ! Que dire, que faire cependant ? Il ne savait même pas qui elle était, alors de là à avoir l'audace de lui demander la cause de son embarras, voire lui proposer de l'aide... Le scientifique n'aurait de toute façon su quoi lui offrir, de la sympathie venant d'un parfait inconnu ayant pour lui tous les traits de l'incongruité et de l'irrespect de la vie personnelle. Seulement voilà, il fallait bien qu'il dise quelque chose, que ce blanc entre eux cesse. N'importe quoi. Son cerveau en pilote automatique n'aidait pas vraiment, à vrai dire.
-Oh, eh bien...
D'un point de vue purement pragmatique, oui, il y avait de fortes chances qu'elle n'ait en effet pas les accréditations nécessaires pour être là, Lucas ne l'ayant jamais aperçue depuis sa prise de poste à l'Observatoire de Terra Nova -quoi que cela ne fût en rien une preuve, il l'admettait lui-même, sa dose d'attention dédiée au reste de l'Humanité lorsqu'il travaillait ne frôlant pas des sommets. D'un autre côté, la demoiselle ne semblait vraiment pas dans son assiette ; la mettre dehors ne paraissait pas tenir lieu de solution réellement agréable pour tous les deux. Sans compter que Nicholls avait autre chose à faire que de la raccompagner jusqu'à la porte, pour ensuite revenir ici... Tant pis, le veilleur de nuit finirait bien par les trouver tous deux et trancher cette question relative au règlement, étant certainement bien plus au fait qu'eux de ce genre de subtilités administratives.
-... Du moment que vous ne court-circuitez pas le réseau général, ça devrait aller.
Avec Lucas, le souci, c'était qu'on ne savait jamais vraiment quand il faisait -ou tâchait de faire- de l'humour, ou quand on contraire il demeurait neutre. Ainsi, sa réponse, accompagnée d'un bref demi-sourire poli, aurait pu se vouloir spirituelle sans en avoir l'air, impossible à dire.
Trouvant idiot de rester planté là tandis que son délai se raccourcissait inexorablement, le scientifique finit par entrer, pour se diriger vers une petite armoire remplie de paperasse dont il commença à soulever avec méthode les divers feuillets, examinant les moindres recoins avec une adresse témoignant du caractère pour le moins pressé de son aventure. Son esprit laissant son corps s'activé tout seul commença alors à cogiter quand à la miss : non pas qu'il eut soudain envie d'en apprendre plus sur son compte , non, mais elle représentait une part de bras supplémentaire, sur laquelle, dans l'absolu, il n'aurait pas craché -métaphoriquement s'entend. Cependant, une autre part de lui l'exhortait à ne pas la mêler à tout ça : si cela se trouvait, elle ne voyait pas du tout à quoi pouvait ressembler la carte qu'il recherchait, ou le trouverait bien mal poli d'ainsi lui demander un service alors qu'ils ne se connaissaient ni d'Eve ni d'Adam. Ironiquement, Lucas ne songea même pas qu'elle puisse être une Sixer infiltrée dans le camp et prise sur le fait...
Bah, après tout, au point où il en était, ça ne coûtait rien d'essayer.
-Vous n'auriez pas vu par hasard une carte mémoire ? lui demanda-t-il sans ralentir son examen, cette fois en passant au bureau en lui-même, reclassant au passage deux ou trois films plastiques sur lesquels pouvaient s'afficher au besoin des informations à projeter sur un écran numérique mural. Grise, environ vingt-cinq millimètres sur quinze.
Une puce au format ID 000, quoi. Classique, sauf pour les novices, Lucas l'admettait sans mal. Ce fut seulement alors qu'il releva pour la première fois les yeux sur l'inconnue, son regard bleuté cherchant à peine à tenter de saisir un changement d'expression chez elle pouvant témoigner d'un mieux ou d'une rechute ; il était tellement plus simple de rebaisser la tête -ce qu'il fit d'ailleurs-, sa quête quasi chevaleresque constituant un excellent alibi pour ne pas se pencher sur les aléas personnels de l'espèce humaines, mystères auxquels aucun théorème n'aurait pu apporter de réponse claire. |
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| Sujet: Re: Solitude nocturne... Ou presque ? | Sandy Sam 27 Oct - 17:57 | |
| Sandy tenta de cacher son humeur par un sourire sympathique qui était de tout évidence un réel échec; si le professeur Robert était là, il la blâmerait d'un aussi peu crédible sourire. Si le bords de ses lèvres étaient relevés et que sa bouche formait un demi cercle inversé, ses sourcils formaient un triangle et ses paupières tombaient tandis qu'aucune pattes d'oies n'apparaissaient au niveau de ses muscles occulo-orbiculaire. Si les détecteurs naturels étaient relativement rares, une personne un temps soit peu sociale aurait certainement pus repérer d'instinct un vrai sourire d'un sourire de tristesse... du moins à cet instant. Sans compter ses yeux rougis; phénomène qu'elle ne pouvait contrôler même avec un grand effort. Elle se recula légèrement et mit ses mains dans ses poches, tentant de se donner un peu de confiance, lorsqu'elle aperçut le scientifique qu'elle avait déjà entraperçut. Elle ne connaissait réellement que très peu de monde et c'était toujours gênant pour elle de se laisser aller devant un client potentiel... - Oh, eh bien...
Le regard du scientifique était fuyant tandis qu'elle l'observa prendre naturellement sa distance. Ses doigts tripotèrent le col de sa manche tandis que ses yeux vaguaient dans le vide, dansant entre le bureau. La jeune femme ne put s'empêcher d'analyser ce comportement comme de la gêne. Mais là...non ce n'était pas très professionnelle. Pour en être sure, il lui faudrait une caméra et être au calme. Là. Oh et à quoi bon, elle n'avait pas travailler toutes ces années chez le docteur Robert pour ne pas reconnaître ces signes.
- .. Du moment que vous ne court-circuitez pas le réseau général, ça devrait aller.Il accompagna sa réponse d'un léger sourire à peine perceptible sans un minimum d'attention. C'était un réel sourire à en juger par ces pattes d'oies au niveau des yeux; très légères et courtes certes, mais bien présente. Cependant, le regard fuyant et sur le côté de Lucas alors qu'il disait ces mots indiqua à la psy que son sujet...euh pardon interlocuteur, était anxieux. Ce qui expliquait son étrange manège dont elle venait de se rappeler. Vraiment fascinant comme le cerveau enregistrait des informations alors que vous étiez absorbé à vos pensées... A peine Sandy ouvrit la bouche pour répondre que le scientifique s'était déjà échappé. Elle resta un instant dans un mutisme parfait, les yeux dans le vide avant de finalement suivre du regard les allers et venus de Lucas. Elle fronça les sourcils et pencha la tête sur le côté et croisa les bras, intriguée. Doucement, tel un reporter, elle suivit le scientifique et l"observa ouvrit les bureau et l'armoire, débarrasser les papiers à la recherche visiblement de quelque chose qui lui tenait à coeur. Elle trouvait intéressant la différence de comportement de cet homme entre l'instant où il se trouvait face à un inconnu et l'instant où il repartait dans son activité. Au premier abord, elle aurait dit que c'était plutôt un homme intraverti....d'ailleurs, plus elle l'observait plus son visage lui était familier...où l'avait elle vu ? - Vous n'auriez pas vu par hasard une carte mémoire ? lui demanda t'il en continuant son examen acharné.Grise, environ vingt-cinq millimètres sur quinze.La jeune femme haussa les sourcils rapidement avant de se redresser et de regarder autours d'elle. - Euh... Rrr elle haïssait sa voix dans ces mots. C'était vraiment une tarre de connaitre presque tous les comportements humains sans pouvoir soit même les cacher. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, si Sandy savait cacher ce qui la rongeait, elle était loin d'être un as du poker et pas seulement à cause de la théorie. Son visage la trahissait toujours ! Son visage comme sa voix et autre... Mais les battements de son coeur s’apaisaient. Elle n'aurait jamais penser que ce put être le cas mais, la présence de Lucas l'avait distraite de ces noires pensées et elle avait très rapidement comprit qu'il ne lui demanderait pas la raison de sa présence ou de ses larmes. - Est ce que l'homme qui murmurait à l'oreille des machines pourrait être un tantine plus précis ? Elle sursauta légèrement lorsqu'il reposa un peu trop fort un tas de...choses électronique. Elle ne discerna toutefois aucune trace de colère ou d'émotions quelconque lorsqu'il se retourna face à elle. Elle crut un instant qu'il allait lui répondre. Un court instant à vrai dire. Il fronça les sourcils rapidement tandis que ses yeux, légèrement dans le vague, réfléchissaient. Il s'avança et se dirigea vers un bureau à côté d'elle. La jeune femme se poussa légèrement lorsqu'elle comprit qu'elle gênait.
- Non pas que je ne veille pas vous aider, mais disons que des cartes grises je n'ai pas l'impression que c'est ce qu'il manque ici... continua t'elle avec un ton sympathique qui contrastait avec l'impression première qu'elle savait avoir pus donner. |
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| Sujet: Re: Solitude nocturne... Ou presque ? | Sandy | |
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| | | | Solitude nocturne... Ou presque ? | Sandy | |
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