Depuis que je suis arrivée, je n’ai pas eut beaucoup l’occasion de sortir et de m’amuser avec les autres jeunes de la colonie, en dehors du taf, quand je ne suis pas surveillée de près par mon père, je lis, je test mes dernières découvertes, je visite le camp, et j’observe, oui j’observe beaucoup, je regarde mais je ne participe pas. En réalité j’ai peu d’amis, très peu même, je suis extravertie, enfin pas vraiment disons qu’il me faut un déclic, et ici je ne bois pas, enfin sauf avec Nikolaï, mais ce n’est pas la bière qui va me décoincer. Pourtant je ne suis pas coincée mais je n’ose pas, ils se connaissent déjà pour la plupart et moi je dois être une gamine aux yeux de ceux avec qui j’aimerais bien être amie, et les autres sont trop jeunes, vraiment. Du coup je reste dans mon coin, je parle aux gens, je parle surtout à ceux qui travaillent avec moi, mais j’ai pas encore passer le cap de discuter avec eux en dehors des heures de boulot ou pour dire bonjour sur le marché. Sauf que plus ça va, plus je m’ennuie, les bouquins je les ai tous finis, même plusieurs fois pour certains, les champignons je les ai tous goutés ou presque, y’en a certain qui m’inspirent vraiment pas confiance, et là, je regarde le plafond depuis une bonne demi-heure, jambes croisées, allongée sur mon lit. Sauf que les amis, ça se fait pas en restant enfermé chez soi, la plupart sont plus âgés que moi, ils vivent sans leurs parents pour certains, alors c’est certainement pas comme ça que je vais me sociabiliser, aucune chance qu’ils viennent vers moi, c’est pas comme quand j’étais au lycée où les gens venaient assez facilement vers moi sans compter qu’en cours tu fais connaissance avec les gens et ensuite tu les recroise et petit à petit les liens se font selon les affinités, mais là, tout le monde est avec tout le monde l’ambiance est super et pourtant j’arrive pas, je me sens différente d’une certaine manière, sauf qu’il y a de grandes chance que se soit dans ma tête…

Je me lève et je me décide à sortir, c’est le week-end, faut en profiter, je ne travaille pas mais papa si, il est donc pas derrière moi et je n’aurais pas le regret de pas avoir passé du temps avec lui plutôt que de faire l’imbécile. Avec tout ce que j’ai appris avec l’autre Russe en une après midi de chasse, avec un adulte, certes marrant et déganté un peu, mais vieux tout de même hein, il pourrit être mon père, donc bon, ça peu pas vraiment être un pote. Bref, si j’arrive à m’incruster avec des jeunes de mon âge je devrais en savoir encore plus sur tout ce qu’il est agréable de faire ici. Je baisse les yeux sur ma tenue, un short en jean, mes éternelles rangers, un débardeur bleu et une chemise à carreaux blancs et bleus, ça ira très bien ! Je prends mon couteau dans un étui à ma ceinture et trois bières pour faire connaissance dans un sac en papier, mon père me laisse boire de la bière, ça lui posera pas de problème que j’en ai pris enfin j’espère... C’est parti ! Je me promène dans les rues en terre battue de la colonie, y’a des gosses, des grands, de tout sauf ce que je cherche, je me souviens avoir vu des ados d’à peu près mon âge dans le quartier est, je m’y rends donc et après quelques minutes d’errance, je tombe sur ce que je cherchais…

« Salut ! » * Tu veux être mon ami... gné * Je suis pathétique, c’est une catastrophe. « Je suis nouvelle ici, enfin arrivée avec le dixième pèlerinage et je me demandais ce qu’on pouvait faire pour s’amuser dans le coin… » Je sors une bière… « Tiens, comme ça tu pourras pas dire que je viens les mains vides quand on m’invite… »

Avec un sourire ça passe toujours mieux, donc je souris, mais ça me sauvera peut-être pas cela dit, c’était vraiment nul comme approche. C’est peut-être pour ça que je n’allais pas vers les gens finalement, je ne suis vraiment pas douée pour faire connaissance en vrai, ça parait si simple pour certains mais pour moi c’est compliqué et bancale à chaque fois, je dis un truc et puis en le disant je me rends compte que c’est débile et je regrette de pas avoir préparé un truc. Le pire, c’est que même quand je prépare j’ai l’air idiote, j’arrive toujours quand il ne faut pas, comme un cheveu sur la soupe, pourquoi y’a des gens qui approchent si facilement les autres et moi c’est comme si je n’étais pas née sur la même planète qu’eux, je n’arrive pas à m’exprimer normalement à être normale, sympa, la fille cool qui parle avec tout le monde, c’est pourtant pas compliqué, merde ! Franchement, là j’aimerais bien recommencer mon introduction, mais c’est trop tard, j’essaye de faire bonne figure et d’avoir l’air un peu plus sûre de moi si ne je vais me faire jeter, ouais et après ça, si ça marche pas je risque de mettre bien plus de deux mois pour recommencer à avoir envie de chercher des potes ! Espérons que la couleur de mes joues ne trahisse pas trop mon manque d’assurance et que mon interlocuteur ne soit pas à cheval sur la façon d’aborder les gens, si non j’ai plus qu’à rentrer chez moi et soit je creuse un trou et je vis dedans jusqu’à l’air glacière, soit je pars dans la jungle et je me fais bouffer par un carno, je ne vois pas d’autre solution à ma connerie congénitale sérieux…

FIESTA FIESTA !!!

Week-end, enfin ! J'attendais ça avec impatience, Chris et moi avions décider de passer un peu de bon temps ensembles, une petite ballade, traîner un peu dans la colonie et puis voilà aviser au fil de la journée.
Je m'étais levée de bonne heure, maman m'avais changer mon pansement et j'étais condamnée à porter cette saleté d'atèle pendant encore deux semaines, ça m'apprendras à faire l'imbécile et la fière durant les entrainements, après m'être douchée je m'habilla légèrement vus le soleil extérieure, un petit short en lin beige, un débardeur blanc et un chandail tout fin qui me tiendrais chaud au cas ou la température chuterais.

Après avoir préparer mon petit déjeuner j'avais été réveiller Chris et lui avait préparer son petit déjeuner aussi, notre mère tenais particulièrement à ce qu'on ne quitte jamais la maison le ventre vide et je mettais un point d'honneur à faire respecter cette règle.
Les sorties entre jeunes de la colonies sont plutôt rares car nous ne sommes pas beaucoup du même âge et ça me manque ce côté hyper-sociale, je suis tellement dans le besoin de relation sociale et de reconnaissance que par moment je souffre de cette jungle.

Il était aux alentours de 14h, Chris et moi venions d'aller faire un tours dans le quartier Est, nous ne cherchions rien de précis mais nous discutions beaucoup - de mes conneries principalement - quand je vis une demoiselle qui m'étais jusque là inconnue s'approcher de nous un sourire comme soulagé sur le visage. Elle s'approchait de nous comme si elle venait de trouver un trésors enfuis depuis des millénaires je regardas mon frère et nous échangeâmes un regard amuser, elle nous saluas et se présenta comme nouvelle du dixième pèlerinage cherchant à s'amuser un peu ici, hum je ne voulais pas la désespérer mais les attractions ne sont pas légions ici, elle sortit de suite une bière en signe amicale et je lui souris décidée à placer un mot avant qu'elle ne recommence à parler.

→ Salut ! Moi c'est Serah et l'orang-outan à mes côtés est mon frère Chris, nous sommes arrivés avec le septième pèlerinage et je cherche toujours comment passer le temps. Quant à la bière elle sera certainement la bienvenue. Et au fait tu t'appelle comment ?

La demoiselle ne semblait pas aussi à l'aise que moi pour faire connaissance, j'allais donc essayer de l'aider un peu, être nouvelle et seule ne doit pas être fun du tout, je tournas le regard vers mon frère et fis un signe de tête genre si on la prenait avec nous ?, entre nous beaucoup de chose passe à travers le regard ce qui peux déstabiliser certaines personnes.