Avec un écart grandissant entre les riches et les pauvres, l’idée de vivre dans la classe moyenne est quelque chose d’un peu anormal en 2149. Sans être une position sociale déplaisante, on y connait un certain inconfort provoqué par l’incapacité de montrer dans l’échelle sociale, mais aussi comme étant une cible très facile pour les nombreux criminels qui s’y multiplient constamment. On voudrait bien se payer les luxes de la classe supérieure, mais les chances de se retrouver à la rue sont très fortes. La division sociale amène souvent les plus pauvres à essayer de demander l’aumône à ceux-ci puisque les riches sont tout simplement intouchables, il existe donc ce dilemme où on se demande si on doit aider notre prochain ou garder ses ressources pour soi, une malchance est si vite arrivée que d’agir de façon si égoïste est presque pardonnable.

Le père de Cameron était un fonctionnaire au gouvernement et sa mère une enseignante au primaire. Ils avaient donc un emploi beaucoup plus sûr que la plupart. Son père était du genre insistant sur la nécessité de s’occuper uniquement de leur cas puisque la famille pouvait perdre son statut aisément si on considérait que l’état australien coupait son budget davantage chaque année, sa mère insistait toutefois pour qu’ils aident les plus démunies. Les réfugiés de l’ouest et ceux qui avait perdu leurs emplois était légion dans les rues de Brisbane et elle se portait volontaire pour travailler dans les soupes populaires et faire l’école pour les plus jeunes dans les camps de réfugier. Étant tout jeune, il ne savait pas trop quoi en faire de ce débat et préférait observer tranquillement. Cameron admirait ses parents pour ce qu’il faisait, non seulement il travaillait très fort tous les deux, mais il l’aimait et le protégeait de tous les dangers du monde extérieur et en plus il avait de jolis cadeaux de noël.

L’eau devenait un problème de plus en plus important chaque année. La cave de la maison était de plus en plus inondée à chaque crue des eaux. La pluie devenait aussi de plus en plus importante, durant sa jeunesse c’était quelque chose de désagréable et de déplaisant. Il savait que cela allait toujours empirer, mais une partie de son esprit refusait d’admettre que cela allait un jour perturber son mode de vie d’une façon ou d’une autre. La vie de Cameron en général était plutôt calme, il préférait éviter les conflits et s’occupait surtout de son travail à l’école. Il n’a jamais vraiment eu de plan pour l’avenir et préférait se contenter de faire le nécessaire et d’espérer qu’un jour il trouve sa voie. Il était obéissant envers ses parents et avait même quelques amis.

Perdre des proches est aussi quelque chose qui est devenu plutôt routinier au XXIIe siècle. Cameron avait à peu près 19 ans quand les inondations sont devenues dévastatrice dans la côte Australienne et particulièrement le Queensland. Il s’en souvient comme si c’était hier, des jours et des jours de pluie torrentielle. On parlait de plus en plus d’évacuation dans les médias, mais en même temps il était assez difficile de savoir quel serait un endroit sûr. Le Queensland était déjà une terre de refuge pour ceux de l‘ouest et maintenant cet abri s’apprêtait à faillir très bientôt. Cameron avait commencé à aller à l’université de Melbourne pour étudier l’ingénierie à cette époque et était loin du foyer familial. Il appelait quand même ses parents pratiquement chaque jour.

Éventuellement l’eau commença à envahir les villes peuplées beaucoup plus tôt que les autorités l’avaient prévu. L’évacuation fut donc des plus chaotiques et des milliers d’individus trouvèrent la mort. Cameron était dans la tour de son dortoir quand la marée commença à emporter tout sur son passage. Rapidement lui et les autres occupants de l’endroit furent forcés d’aller sur le toit pendant une journée entière en attendant qu’un hélicoptère vienne les chercher. Il était quand même dans l’une des parties du pays les moins dévastés, contrairement à ses parents.

Le jeune homme finit donc par se retrouver dans l’un des nombreux camps d’urgence qui abritait tous ceux qui avaient perdu leur logis à cause de la crise. La première chose qu’il fit c’était d’essayer de voir où étaient ses parents. Officiellement on lui dit qu’ils étaient disparus, leur mort ni confirmé, ni infirmé. Toutefois à mesure que les jours passaient la possibilité qu’il fût vivant diminuait sensiblement. En même temps Cameron ne pouvait admettre qu’il était mort sans preuve. Il savait que ses parents auraient parcouru mer et monde pour le retrouver, il était donc élémentaire qu’il fasse de même pour eux. Cameron se porta donc volontaire pendant une période pour participer aux efforts de sauvetage à Brisbane dans l’espoir de retrouver ses parents. Il alla même inspecter lui-même le domicile familial dans l’espoir de les retrouver ou trouver des indices par rapport à leur destin, mais il ne trouva qu’une maison dévastée par les eaux.

Éventuellement son oncle et sa tante virent le chercher tout droit d’Angleterre et lui demandèrent de vivre avec eux à Londres. Il refusa d’abord en insistant qu’il devait continuer de chercher ses parents en Australie, mais rapidement il réalisa qu’il n’avait nulle part où aller et il n’avait ni un emploi, ni une maison ou d’argent. Sa seule chance était d’aller avec cette nouvelle famille, il était d’ailleurs chanceux d’avoir qui que ce soit voulait le supporter.

À l’exception de la perte de ses parents, Cameron a toujours été très chanceux, une porte s’ouvrait toujours pour lui afin qu’il reste confortable. La vie à Londres était loin d’être déplaisante, il vivait dans un petit appartement contrairement aux milliers de tentes qui logeaient les rues. Son oncle et sa tante était plutôt aimant, en même temps il sentait que quelques fois il se sentait inconfortable avec eux. Même si on le traitait très bien même s’il l’avait vu que très peu par le passé, mais en même temps il sentait qu’il l’utilisait un peu comme une sorte de replacement pour le fils qu’il avait perdu quelques années auparavant. Cameron était quand même reconnaissant pour tout ce qu’il faisait pour lui et se comportait bien en leur présence.

Malgré ses déboires la chance de Cameron continuait parce que contre toute attente, il réussit à gagner une place pour les voyages de colonisation du passé. Ses parents adoptifs étaient excités d’avoir été choisis pour l’aventure, mais pour sa part il communiqua rapidement sa décision de rester en 2149. Au risque de passé pour un éternel insatisfait et incapable d’apprécier ce qu’on lui donnait, il trouva toutes les excuses possibles pour justifier sa décision. Son raisonnement était surtout que tant le statut de ses parents était inconnues, il ne bougerait pas de cette planète. Ses gardiens insistaient sur le fait qu’il devait oublier qu’une possibilité aussi irréaliste est possible et rejoindre le voyage.

Au final, il fallut lui forcer un peu la patte pour l’amener en pèlerinage. On lui coupa l’accès à toutes les ressources que son oncle et sa tante laissaient derrière eux ce qui l’aurait laissé rejoindre la masse de pauvres à Londres et sans probablement aucun moyen de même enter en contact avec l’Australie. On finit donc par le retrouver dans les rangs du 10e pèlerinage. Ses seules plaintes il les gardait dans sa tête.

Il se retrouva donc 85 millions d’années dans le passé. Sa famille d’accueil s’intégrait très bien à Terra Nova, mais lui pas vraiment. Les gens sont heureux de pouvoir recommencer leur vie avec leur proche, mais lui sentait que sa vie n’avait jamais vraiment commencé et qu’il ne pouvait pas agir comme s’il n’avait jamais connu le XXIIe siècle. Pour certains c’est l’utopie, mais si l’utopie ne le satisfait pas, il était peut-être mieux de la quitter.

Après quelque temps, il commença à planifier sa fugue autant que possible. Il improvisait un peu se disant que s’il échouait au moins il avait tellement de trucs dangereux en dehors des murs du campement que sa mort serait rapide. Son plan ne se réalisa que lorsqu’un type étrange nommé Grayson Pond lui proposa son aide pour sa fuite.

Une fois sortie du campement, Cameron se trouva en pleine nature, il n’aurait pas survécu très longtemps, s’il n’était pas tombé sur le campement de Trevor Scamender. Contrairement à Terra Nova, il s’y intégra rapidement et y trouva une véritable communauté. Il se sent donc très attaché à ce groupe.