On m’appelait Maddy, mes parents devaient être riches – à en juger par le collier en or que je portais à mon cou – et j’étais souvent prise de crises de folies. Voilà un résumé du peu de choses que je savais sur moi. Je me savais aussi hyperactive, c’est pourquoi je ne restais jamais très longtemps à ne rien faire au camp.

Fourrant mon carnet en cuir noir dans ma poche, je disparu vite entre les arbres de la jungle. Cet endroit n’était sûr nulle part. Les Sixers où les autorités du commandant pouvaient me tomber dessus à tout moment, mais je faisais tout mon possible pour me faire discrète. Je n’avais encore jamais eu à faire face aux Sixers, jamais jusqu’à ce jour-là. Alors que je marchais en direction d’une énorme fleur qui m’avait attiré l’œil, j’entendis un craquement de branche que je n’avais pas provoqué. Je me retournai par réflexe, peut-être ne s’agissait-il que d’un minuscule dinosaure. Mais j’eu à peine le temps de voir une masse noire fondre sur moi. « Lâchez-moi! Trévoor ! » criais-je. Je plantai mes ongles dans le coup du Sixer, il laissa échapper un cri de douleur avant de me porter un coup violent à la tête.

Mon crâne. Il me faisait atrocement mal. Je voulu porter ma main à ma tempe mais elles semblaient être ligotées derrière mon dos. Des pas se rapprochèrent lentement de moi et on finit par me retirer ce sac étouffant de la tête. « Allez on se réveille ! » On donna un coup de pied contre la chaise sur laquelle j’étais assise, ce qui manqua de me faire tomber à terre. Je tenta finalement d’ouvrir les yeux mais une lumière aveuglante commençait à me brûler la rétine. J’y voyais flou et j’avais particulièrement du mal à ouvrir mon œil gauche, le Sixer que j’avais griffé avait du bien se venger sur ma paupière qui semblait saigner à flots. « T’y a été un peu fort là tu crois pas ? » murmure une voix « Regarde ce qu’elle m’a fait cette garce, elle ne méritait pas mieux » un silence tomba et je commençais à y voir plus clair, l’homme qui m’avais sauté dessus déposa un tissus déjà ensanglanté sur son cou. Je ne pu m’empêcher de laisser échapper un petit sourire. J’eu un sale envie de lui rire au nez, jusqu’à ce que je me rende compte qu’ils m’avaient également bandé la bouche. Celui qui ne semblait vraiment pas m’apprécier s’approcha à grands pas et m’attrapa violemment par les cheveux d’une main et arrachant le scotch qui m‘empêchait de parler de l‘autre. J’aurai voulu lui crier toutes les injures du monde, j’aurais voulu pouvoir crier le nom de Trévor, mais la douleur que m’infligeai ce Sixer en plus de mon mal de crâne me donnait la nausée. La seule chose dont j’aurais été capable aurait été de lui vomir en pleine face. Il rapprocha cette lumière aveuglante de mon visage et pris une chaise pour s’asseoir en face de moi. Ce ne devait pas être le chef des Sixers, je savais que c’était une femme. Il devait cependant être aussi peu aimable qu’on en disait d’elle. Il me regardait dans le blanc des yeux, et son regard était tellement vicieux que je n’aurai pas hésité à planter mes ongles dans sa peau une seconde fois si je n’étais pas en si mauvais état. Je le regardais avec haine, mais je devais avoir l’air plutôt ridicule avec mon œil gauche totalement éborgné. Je n’avais aucune idée de ce qu’il voulait et il ne semblait pas plus lancé à parler que moi. Il se mit finalement à parler sur un ton tellement peu rassurant qu’un frisson me parcouru la colonne vertébrale. « Alors ma jolie, on se promène seule dans la jungle. C’est quoi ton petit nom ? » Je tentai de défaire le lien qui gardait mes mains soigneusement attachés, mais il était serré tellement fort que ça ne m’aurait pas étonné de perdre mes mains dans cet entretien. « Maddy » « Maddy comment ? » « Maddy tout court » Il me regarda d’un air perplexe et je senti une pointe d’énervement dans son regard.« Te fous pas de moi, tu sais on a de quoi te torturer ici, tu n’imagines même pas à quel point tu en souffrirais, alors soit mignonne, dis-nous juste ce qu’on veut savoir et tu partiras peut-être d’ici en vie, c’est compris ? » Qu’est-ce que j’allais pouvoir leur dire, hey moi c’est Maddy, on m’appelle comme ça parce-que je suis la folle de mon camp, je suis tellement faible d’esprit que mes plus vieux souvenirs ne datent que de l’année dernière, j’ai tendance à avoir des crises de démences c’est pourquoi on me laisse rarement approcher un couteau. Ils ne goberaient jamais ça. Aucun d’eux ne semblait me connaître, je ne devais pas être d’ici, alors leur dire la vérité ne m’aiderais pas à trouver des informations sur ma famille. « Maddy Scamander » Son nom était sortie tout seul, j’espérai ne pas lui attirer des ennuis ainsi, mais je ne voyais pas d’autres moyens de me sortir de là. « Scamander ? » Les deux hommes échangèrent un regard. « Trévor n’a pas de fille à ce que je sache. » « A ce que je sache non plus, je suis sa nièce. » « Ca explique son caractère insupportable et son impulsivité » ricane le second Sixter. Je ne me savais pas aussi bonne menteuse, mais je ne savais pas non plus si mon idée allait me sortir de là. « Et qu’est-ce qui nous dit que tu ne nous espionnais pas Maddy ? » « Vous savez très bien qu’on ne cherche pas à s’immiscer dans vos affaires, et encore moins dans celles de la colonie, nous cherchons juste à vivre tranquillement en dehors de tous vos conflits. » Après un regard furtif les deux hommes sortirent de la pièce. Au bout d’une dizaine de minutes je commençais à m’inquiéter pour mon cas, peut-être qu’ils connaissaient mieux mon chef de clan que je ne le pensais, et mon histoire de lien de parenté allait tomber à l’eau. Qu’est-ce qui m’avais pris de raconter des histoires pareilles ? Mon poul commença à s’accélérer lorsque le Sixer que j’avais agressé ressurgie de nouveau. Il s’approcha de mon visage, et déposa sa main sur mon menton en prenant bien soin d’enfoncer ses ongles dans ma mâchoire. « Ca va pour cette fois ma jolie, mais qu’on ne te revoit pas traîner dans le coin de nouveau, la prochaine fois on ne sera pas aussi délicat. » délicat ? J’avais envie de rire. Il me lança un dernier regard peu rassurant avant de me replonger dans le noir et de me reporter un coup à la tête. Je me réveilla là où ils m’avaient attrapé plus tôt dans la journée, allongée sur un tas de feuille mortes, mon arcade gauche saignant à nouveau. Délicat. Je ne portais décidément pas les Sixters dans mon cœur.